Le projet de loi de pays sur l'emploi local dans la fonction publique en Nouvelle-Calédonie, acté mardi, prévoit des conditions de citoyenneté et de résidence. Si certains souhaitent à terme se rapprocher du 100% emploi local, d'autres jugent le maintien du recrutement à l'extérieur plus réaliste.
La Nouvelle-Calédonie compte 17.336 agents de la fonction publique territoriale, ce qui réprésente environ un salarié sur cinq en Nouvelle-Calédonie.
Le projet de loi de pays sur l'emploi local dans la fonction publique a été acté à l'unanimité mardi, et doit encore être validé au Congrès. Le projet tient compte des fragiles équilibres politiques et répond aux engagements pris en 1998, lors de l'Accord de Nouméa.
Sur le fond, il est prévu des quotas de recrutement selon les catégories d'emploi - A, B ou C - et des durées minimum de résidence pour satisfaire aux exigences de la loi. Pour certains acteurs, il faut toutefois laisser la possibilité de recruter à l'extérieur.
"On pourrait très bien atteindre le niveau de 90% pour les catégories C, 70% pour les catégories B et 50% pour les catégories A, en laissant la possibilité de pouvoir recruter à l'extérieur", commente Christophe Coulson, président du syndicat CFE-CGC. "Parce que je suis persuadé qu'on ne parviendra pas à trouver la ressource humaine nécessaire en Nouvelle-Calédonie".
Retrouvez le reportage en images de Bernard Lassauce et Nicolas Fasquel pour NC1ère :
David Meyer, secrétaire-général de la Fédération des fonctionnaires de Nouvelle-Calédonie, était l'invité du JT de NC1ère (9 décembre 2015) et répondait aux questions de Dave Waheo-Hnasson.
"On attendait cette loi de pays avec impatience", commente David Meyer. "L'Accord de Nouméa, la loi organique de 1999... Notre organisation s'est tout de suite inscrite dans cette voie-là".
"Au niveau des concours, aujourd'hui, il n'y a pas de protection de l'emploi local", poursuit-il. "On peut être arrivé hier, se présenter à un concours et réussir. Avec ce niveau dispositif, qui, je l'espère, sera voté, il y aura selon les catégories, des conditions de résidence et de citoyenneté qui seront demandées".
Un double concours devrait ainsi être mis en place : l'un pour les personnes remplissant les conditions de citoyenneté et de résidence et un autre, ouvert à tous.
Sur la question du peu de Calédoniens dans les emplois de catégorie A, David Meyer se déclare plus modéré. "Aujourd'hui, on pense que le nombre de Calédoniens a augmenté par rapport au passé", explique-t-il. "L'objectif de notre organisation est de tendre vers 100% de Calédoniens".
Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec David Meyer, conduit par Dave Waheo-Hnasson pour NC1ère (JT de mercredi 9 décembre 2015) :