Le mécénat d'entreprise pour sauver le joyau du Queensland : c'est l'idée avancée par le gouvernement australien. Il vient de mettre sur pied un organisme de défense du récif, Reef Trust, qui propose de faire de la pub aux entreprises qui font un don d'au moins un million de dollars.
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Dans une brochure, le Reef Trust se charge d'aiguiller les hommes d'affaires en manque d'imagination : ils peuvent aider à sauver les tortues de l'île de Raine, améliorer la qualité de l'eau dans la région de Burdekin, donner 7 millions de dollars pour lutter contre les étoiles de mer couronnes d'épine… En échange, le nom de l'entreprise mécène apparaîtra sur des publications officielles et sur les réseaux sociaux. Les précisions du ministre de l'Environnement, Greg Hunt :
« Il s'agit de permettre aux entreprise d'améliorer leur réputation en faisant un geste. J'aimerais que tout le monde se réjouisse de participer à l'énorme travail qui est déjà réalisé sur le récif. Le but, c'est d'acquérir une bonne réputation grâce à une bonne action. »
Députée des Verts, Larissa Waters dénonce l'hypocrisie du gouvernement :
« Quelle mascarade ! Le gouvernement abîme le récif avec son obsession du charbon et ensuite, il fait la manche pour que d'autres personnes viennent à sa rescousse. Le gouvernement ne devrait pas autoriser la construction de la plus grande mine de charbon de l'hémisphère sud, le projet Carmichael d'Adani, et permettre que l'on endommage la Grande barrière de corail, puis essayer de trouver de l'argent pour résoudre les problèmes qu'il a lui-même créés. »
Les défenseurs de l'environnement estiment, en outre, que les mécènes devraient donner sans attendre quoi que ce soit en échange.
Des critiques rejetées par le ministre de l'Environnement. C'est l'Unesco qui demande au gouvernement australien de « travailler avec la population, avec les mécènes et le secteur privé », affirme Greg Hunt.
Il y a six mois, l'institution onusienne s'est penché sur la santé de la Grande barrière, dont la moitié des coraux sont morts en l'espace de 30 ans. Ce site exceptionnel est menacé par le changement climatique et les activités industrielles, notamment. Finalement, l'Unesco a décidé de ne pas placer le récif sur sa liste du patrimoine en péril, mais d'ici un an, l'Australie devra apporter la preuve que ses politiques mises en place pour améliorer l'état de la Grande barrière de corail ont bien porté leurs fruits.