Climat : les pays du Pacifique font alliance avec le Maroc

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, avec le ministre de l'Environnement et du Changement climatique des Îles Salomon, Samuel Manetoali, à Rabat, au Maroc.
L'information peut paraître surprenante : les îles du Pacifique se rapprochent du Maroc. Les responsables politiques de la région se sont en effet rendus à Rabat, au lendemain de la COP21, pour participer au deuxième Forum Maroc-Îles du Pacifique.
Une première rencontre avait eu lieu en décembre 2012. Comment expliquer cette proximité entre des pays si éloignés ? Bertrand Tungandame, de la rédaction francophone de SBS, a posé la question au ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar : « Le lien est d'abord construit sur le fait que nous sommes dans un monde, où la distance n'a plus rien à dire. Deuxièmement, il y a une vision et une conviction du Maroc : le partenariat sud-sud est fondamental dans les équilibres du monde. Troisièmement, cette région du monde est constituée de peuples qui ont une histoire, qui ont une culture, qui ont souffert, et qui ont besoin d'une véritable et sincère solidarité. »
 
Le Maroc se félicite du « soutien de l'ensemble des États des îles du Pacifique » sur la question du Sahara. Rabat revendique la région, mais son statut reste à déterminer. L'Onu considère qu'il s'agit d'un territoire non autonome. Si cette question est essentielle pour le Maroc, ce qui intéresse les pays de la région, c'est la lutte contre le changement climatique.

Et sur ce point, Rabat propose son aide. Salaheddine Mezouar : « Il y a des défis communs, il y a le défi de l'environnement. C'est une région qui est menacée, sérieusement menacée par le réchauffement climatique. On est un pays engagé, on abrite la 22e COP, et nous sommes, nous avons été et nous continuerons à être aux côtés des îles du Pacifique pour défendre leur avenir et leur apporter une modeste contribution dans notre savoir-faire et notre capacité à mobiliser des choses au profit de leur développement. »
 
Comme le précise le ministre de l'Environnement et du Changement climatique des Îles Salomon, Samuel Manetoali, qui a participé à ce Forum à Rabat, le Maroc propose notamment son aide dans les domaines des énergies solaire et hydraulique. 
 
Ce que les différents partenaires veulent surtout, c'est de passer à la mise en œuvre concrète des divers engagements pris pour limiter le réchauffement de la planète : « L'une des raisons pour lesquelles on s'est rendu au Maroc, c'est pour discuter de ce qui doit se passer lors de la prochaine réunion, pour trouver comment traduire les engagements pris en actions concrètes », précise ainsi Anote Tong, le président des Kiribati.
 
La 22e conférence mondiale sur le climat, la COP22, aura lieu en novembre 2016 au Maroc.