Le magnat minier et homme politique n'a pas assisté à la première réunion des créanciers de Queensland Nickel avec l'administrateur judiciaire. Vendredi matin, le Premier ministre, Malcolm Turnbull, a dénoncé les choix de Clive Palmer.
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Après l'annonce d'un plan social prévoyant le licenciement de 237 salariés, Queensland Nickel s'est placé volontairement en redressement judiciaire. Vendredi midi, la première réunion a eu lieu entre les créanciers et l'administrateur judiciaire, en présence de représentants des salariés.
Mais les deux Clive ont brillé par leur absence. Clive Palmer d'abord, le fondateur de Queensland Nickel ; mais aussi, Clive Mensink, son neveu, qui est le directeur de l'entreprise. Dans un entretien avec l'AAP, l'agence de presse australienne, Clive Palmer a justifié son absence par la peur que la réunion ne dégénère en « un cirque médiatique ». « Notre présence aurait intimidé les employés, or leurs intérêts sont notre priorité », a indiqué le magnat.
Queensland Nickel aurait environ 70 millions de dettes impayées, dont 2.6 millions dus à Clive Palmer, qui avait aidé QNI avec son argent personnel. Il accuse toujours le gouvernement du Queensland d'avoir précipité les difficultés de sa raffinerie de nickel, en refusant de ce porter garant pour un emprunt de la dernière chance.
En début de semaine, le millionnaire a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de payer lui-même les indemnités de licenciement des 237 employés, car il n'est plus le directeur de Queensland Nickel depuis son entrée en politique en 2013. Ce matin, Malcolm Turnbull, le Premier ministre australien, a enfoncé Clive Palmer, sur les ondes de la radio privée 3AW à Melbourne : « La gestion de QNI par M.Palmer, d'après mes informations, est lamentable. Il a laissé tomber les employés. C'est très décevant, très décevant, de la part de quelqu'un qui se présentait comme un champion.»
« Les commentaires de M. Turnbull confirment sans ambiguité que je suis l'objet d'une chasse aux sorcières », a répliqué Clive Palmer. Le magnat minier rappelle que s'il a repris la raffinerie de QNI en 2009, à la demande d'Anna Bligh, alors Première ministre du Queensland, c'est uniquement pour sauver les salariés. Car la raffinerie de nickel était déjà financièrement au plus mal et risquait de fermer. Et d'après Clive Palmer, elle n'aurait pas survécu s'il n'y avait pas injecté des capitaux frais. « Alors comment peut-on dire que je laisse tomber les salariés ? », s'interroge-t-il.
Cinq ans plus tard, la raffinerie traverse de nouvelles turbulences. Mais pour l'instant, la production continue avec les 550 employés restants. « La seule chose qui me préoccupe, franchement, c'est que cette raffinerie continue à produire, que les employés aient du travail, affirme Malcolm Turnbull. Je fais le pronostic que, sous peu, M. Palmer ne présidera plus aux destinées de la raffinerie. »
Prochaine étape, cruciale : la deuxième réunion des créanciers de QNI. Ils voteront pour ou contre la liquidation judiciaire, qui entraînerait la dissolution de la société. Mais ce matin, Clive Palmer a prédit que la raffinerie de Yabulu ne fermererait pas ses portes.