A l’issu d’un conseil d’administration d’une longueur inhabituelle, en raison de l’effondrement du prix du nickel, le conseil d’administration du groupe minier et métallurgique français réaffirme son soutien à sa filiale calédonienne, la Société Le Nickel (SLN)
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Soutien résolu à la SLN
Il fait nuit et froid à Paris. Philippe Gomes, le député de la deuxième circonscription de la Nouvelle-Calédonie, sort tout juste de la réunion du conseil d’administration d’Eramet.
Durant 4 heures, les débats ont été intenses au siège du groupe minier français. Le plus important a été obtenu. Les administrateurs d’Eramet, dont les représentants de l’Etat, ont décidé de soutenir l’activité du groupe français, et de sa filiale calédonienne dans le nickel. « 150 millions d’euros (18 milliards CFP) sont apportés par Eramet pour soutenir la SLN et garantir pour les six prochains mois l’activité de l’entreprise » annonce Philippe Gomes en direct dans le journal radio de Nouvelle-Calédonie 1ere. Un nouveau conseil d’administration se tiendra fin avril pour reconduire le dispositif.
Philippe Gomes rassuré mais vigilant
Pour le député de la seconde circonscription du Territoire, membre du conseil d’administration d’Eramet, « il faut désormais se serrer les coudes et assurer l’avenir de la SLN jusqu’à la fin de la crise, car l’industrie mondiale des matières premières est au bord d’une catastrophe sans précédent. »
Et Philippe Gomes de préciser « les salariés de la SLN, doivent prendre leur part de responsabilité dans la survie de leur entreprise car des efforts sont encore nécessaires pour améliorer la compétitivité de l’usine de Doniambo ».
Les résultats de la branche nickel d’Eramet sont mauvais, très mauvais, malgré les investissements déjà accomplis pour réduire les coûts de production. « Les efforts vont se poursuivre, intensément, car il faut sauver 130 ans de l’histoire industrielle de la Nouvelle-Calédonie, et cette histoire c’est celle de tous les Calédoniens » conclut Philippe Gomes.
Les résultats d’Eramet ont été très impactés par la crise mondiale du secteur du nickel. Les prix sont au plus bas depuis 15 ans. Dans ce contexte, le résultat opérationnel du groupe est en fort recul par rapport à 2014, celui de la SLN est de – 260 millions d’euros. La liquidité financière du groupe Eramet reste importante mais le chiffre d’affaires de la branche nickel est en baisse de 12 % en 2015 par rapport à 2014, à 686 millions d’euros.
La SLN est stratégique
Eramet, comme ces concurrents, doit tenir le cap pendant la tempète, mais le groupe français peut compter sur le soutien réaffirmé du gouvernement.
Et d'antant plus, pour ne prendre qu'un exemple, que le nickel calédonien entre dans la fabrication des moteurs M88 du Rafale de Dassault Aviation, le fleuron de l'industrie aéronautique française. Un acteur stratégique pour nos exportations et la Défense nationale.
Ecoutez l'intervention du député Philippe Gomes (CE-UDI) et la réponse du secrétaire général adjoint du Soenc Nickel Gérald At Chee dans le journal radio de 6h30
ERAMET GOMES AT CHEE