80 ans de la libération d'Auschwitz-Birkenau : deux Calédoniens ont connu l'horreur des camps de concentration

Statue prisonnière camp de concentration de Terezín en République tchèque, 2009
Ce lundi 27 janvier marque les 80 ans de la libération d'Auschwitz-Birkenau. L'Allemagne nazie a envoyé et tué des millions d'hommes et de femmes dans les camps de concentration. Deux Calédoniens ont vécu l'horreur dans deux de ces camps de la mort.

Ils avaient survécu à l'indicible : Sylvain Gargon aux camps de Buchenwald puis de Dora et Jacques Barrau aux camps de Dachau puis à Neckarelz, annexe du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. "Pendant six mois, nous n'avons pas vu le jour. Nous couchions dans les tunnels, sur des châlits, entassés les uns sur les autres. Les morts s'entassaient dans les galeries sur deux mètres de haut, car on ne pouvait pas les évacuer par camion pour les brûler au crématoire de Buchenwald", témoignait Sylvain Gargon le 7 avril 1979 à Nouméa. 

Il s’était aussi exprimé il y a des années sur notre antenne. "Le 8 mai, c'était une date de joie, du souvenir et de l'espérance aussi. De la joie après toutes ces années qui ont vu déferler ces attaques à la liberté, aux droits des gens, au respect de la personne humaine. Après cet immense holocauste qui a fait près de 50 millions de morts. Nous les combattants, nous sommes attachés à ce souvenir, pour que les morts ne meurent pas deux fois", soulignait le Calédonien.

Une demi-douzaine de Calédoniens ont rejoint la Résistance

Sylvain Gargon et Jacques Barrau sont les seuls Calédoniens déportés dans les camps de concentration pour des faits de résistance. Mais ce ne sont pas les seuls résistants. "Jean Mariotti faisait partie d'un mouvement de résistance. Il y a aussi René-Gabriel Boucher, militaire de carrière, qui a eu un comportement héroïque. Il était originaire de Farino et il a été tué par la Gestapo", rappelle l'historien Ismet Kurtovitch. Une demi-douzaine de Calédoniens étaient dans l'Hexagone pendant la Seconde Guerre mondiale, certains pour leur service militaire. Au moment de la démobilisation, ils s'étaient engagés dans la Résistance. 

D'ailleurs, le général Charles de Gaulle avait rendu un hommage à Sylvain Gargon, lors de sa venue sur le Caillou en 1966. "De Gaulle rentrait à la mairie, Sylvain Gargon était magistrat à l'époque. Il y avait tous les corps constitués comme les policiers, tout le monde était là. Il lui a dit "soldat Gargon, présentez-vous". Gargon est donc sorti du rang pour se présenter, c'était le seul. De Gaulle avait entendu le rôle de Gargon dans la Résistance, son rôle de chef de réseau", conclut Ismet Kurtovitch. 

Pour aller plus loin, retrouvez "Ces Calédoniens de l'Armée des ombres", épisode de "Les chemins de l'histoire" consacré à la Nouvelle-Calédonie et la Seconde guerre mondiale.