Les contrats de développement entre le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l'Etat ont été signés lundi. Des contrats nouvelle version, signés pour une durée de quatre ans au lieu de sept jusqu'à présent, pour les aligner sur les autres contractualisations de l'Etat (contrats Etat-régions, fonds européen, etc.).
Simplifier le millefeuille
Mais également revus en termes de partenariats. Histoire de simplifier le millefeuille qui prévalait jusqu'à présent, ces contrats seront désormais signés entre l'Etat et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, puis avec les trois provinces. Auparavant, dix contrats étaient signés, notamment avec les syndicats intercommunaux, avec certaines communes et même un contrat intercollectivités.
Un financement en hausse de 13%
Sur la période, l'Etat va engager 39 milliards pour le financement de projets et le fonctionnement des collectivités du pays.
Spécifiquement avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le contrat signé lundi s'élève à 9 milliards (6,3 de l'Etat et 2,7 de la Nouvelle-Calédonie). C'est un financement qui est en hausse de 13% par an. 8,5 milliards concerneront les contrats de développement à proprement parler et 500 millions seront alloués à la convention de fonctionnement (445 millions de l'Etat et 111 millions du gouvernement). Cette convention acte la poursuite du financement du parcours d'excellence, destiné à réduire les inégalités d'accès aux études supérieures, du dispositif d'accueil aux victimes de violences et de la formation des agents communaux.
La poursuite des précédentes opérations
Seize opérations d'investissement y sont inscrites, dont la moitié poursuivent des opérations du précédent contrat :
- la requalification de l'ancien hôpital Gaston-Bourret
- celle du stade Numa-Daly, à Magenta
- la rénovation du centre culturel Tjibaou
- la finalisation de la sécurisation du barrage de la Dumbéa
- l'installation de radars météorologiques
- la reconstruction des ponts de la Tontouta et de Nouville
- et l'achat d'équipements scientifiques pour le Cresica (Consortium de coopération pour la recherche, l'enseignement supérieur et l'innovation)
Et les nouveaux investissements
Les nouvelles opérations concernent :
- la remise aux normes des internats des lycées de Touho et du Lapérouse ainsi qu'un nouveau réfectoire au lycée Lapérouse
- la création d'une unité médico-judiciaire hospitalière au médipôle, qui permettra notamment de prendre en charge rapidement les victimes en effectuant des constatations médico-légales dans l'urgence.
- la création d'un centre d'accueil médico-social pour handicapés ("Iamele") à Lifou
- un soutien à l'Institut agroéconomique néo-calédonien (IAC) par l'acquisition d'équipement scientifique et en faisant évoluer ses installations vers l'agroécologie et les solutions numériques
- enfin, le développement de la recherche universitaire. L'État financera intégralement la construction d'infrastructures pour la "blue et la green tech", comprenez en français, les nouvelles technologies qui visent à améliorer notre relation avec les océans et la transition écologique.
Le choix de la rigueur
Seize opérations, c'est moins que ce que comprenaient les précédents contrats, mais la somme totale engagée est, elle, en augmentation. Sur les 8,5 milliards consacrés à l'investissement, 69% seront pris en charge par l'Etat, le reste par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
L'exécutif ayant fait le choix de la rigueur dans une conjoncture difficile. "Le choix de ces opérations s'est fait de manière très pragmatique, explique Yohan Lecourieux, membre du gouvernement signataire du contrat. Il fallait des opérations matures techniquement, qui soient prêtes à la réalisation dès le premier jour, car la Nouvelle-Calédonie doit maîtriser ses budgets de fonctionnement. Et il ne faut pas oublier qu'il reste des opérations encore en cours du précédent contrat, ce qui fait une somme considérable à inscrire sur les budgets de la Nouvelle-Calédonie pour les quatre ans à venir."
Pas de chantiers "irréalistes"
Les chantiers retenus ont été analysés en amont par l'Etat pour éviter les chantiers irréalistes. "Les projets sont sélectionnés, d'une part, compte tenu de leur maturité, confirme Carine Farault, secrétaire générale adjointe du haut-commissariat, et des secteurs prioritaires que sont l'habitat, l'enseignement, la santé ou les transports. L'État est aussi particulièrement attentif à s'assurer que ce ne sont pas des projets démesurés qui ne pourraient pas ensuite être financés dans leur fonctionnement quotidien."
Les trois autres contrats de développement devraient être signés dans les prochaines semaines avec les provinces. Les trois institutions se partageront l'enveloppe restante, soit 30 milliards de francs.