Entretenir la dernière demeure des défunts, c'est entretenir aussi leur mémoire. C'est dans cette optique que tous les ans, Sophie Queyrens vient nettoyer la tombe de son mari au cimetière du cinquième kilomètre, à la veille de la Toussaint.
"Ceux qui sont partis, ce sont nos proches et nos amis. Ils sont toujours dans nos coeurs et on ne les oubliera jamais", assure la Nouméenne. Le cimetière du cinquième kilomètre recense 13 000 tombes. Depuis huit ans, la mairie de Nouméa met à disposition des navettes gratuites pour faciliter le déplacement des familles vers le lieu de recueil.
Emelie Teria fait partie des 363 personnes véhiculées par la municipalité cette année. Cette habitante est venue pour l'occasion avec sa grand-mère. "Le dispositif est très pratique, surtout pour les personnes âgées. Tout le monde veut venir nettoyer les tombes de sa famille", souligne-t-elle.
Une habitude qui se perd ?
Sur site, les jeunes sont bien moins nombreux que leurs aînés. Roland et Landry font presque figure d'exception. Ils sont venus repeindre cinq tombes de proches à Nouméa et dans le Grand Nouméa. "Cela fait longtemps qu'on ne l'a pas fait. La peinture commence à se détériorer", regrette Roland.
"Il faut que les jeunes viennent voir leurs proches et qu'ils ne les oublient pas. C'est grâce à eux s'ils sont là", complète Landry. Rendre hommage aux défunts par un geste, des fleurs ou même une simple pensée, un devoir pour beaucoup afin que les personnes décédées ne tombent pas dans l'oubli.