Ils peuvent à tout moment être au contact des malades du virus. Alors, avant chaque départ en intervention, Charles Tau équipe son véhicule de service. En plus, les ambulanciers doivent revêtir une tenue spéciale Covid, c’est la procédure : combinaison intégrale étanche, masque FPP2, lunettes, gants et sur-chaussures. Du matériel à usage unique, détruit après chaque intervention.
L'organisation en question
Les procédures de sécurité sont draconiennes, pour la trentaine d’ambulanciers en poste dans cette entreprise privée. Mais face à l’explosion du nombre de cas, le directeur réclame une meilleure organisation au sein de la profession, pour éviter une éventuelle saturation.
"Il y a environ quatorze sociétés sur Nouméa et le Grand Nouméa. On n’est pas impliqués de la même façon", pointe Camilo Keletaona. "D’abord, il n’y a pas de planning. Personne ne dit à quel moment on doit intervenir. Tous en même temps ? Combien d’équipages et de véhicules ?"
On ne peut pas aller au front tous en même temps et se reposer tous en même temps. Telle qu'est aujourd'hui l’organisation, ne serait-ce que des transports Covid, ce n’est pas possible de s’en sortir. On sera vite, vite débordés.
Car il faut aussi assurer la continuité des soins pour de nombreux patients. En première ligne eux aussi, les ambulanciers privés travaillent désormais au rythme de la pandémie. Ils espèrent ne pas être de grands oubliés de la crise sanitaire.
Un reportage de Sheïma Riahi et Gaël Detcheverry :