Une année exceptionnellement sèche et ventée

2019 a été marquée par le vent et la sécheresse avec un déficit de pluie exceptionnel, confirme le bilan climatique présenté par Météo France NC. La Nouvelle-Calédonie a subi El Niño mais aussi, pour la première fois, un nouveau phénomène en provenance de l’océan Indien.

«Un record absolu» de déficit hydrique

Ça se confirme. La Calédonie a subi en 2019 un manque de pluie exceptionnel : 35 % de déficit  hydrique, ce qui place 2019 comme la cinquième année la plus sèche depuis 1961, il y cinquante-neuf ans (après les crus 77, 94, 93 et 87). En clair, Météo France n’a enregistré que quatre mois de précipitations sur douze, «un record absolu»
Novembre s'est avéré le mois le plus sec : 90 % de déficit sur l’ensemble du Caillou.
 
 

La côte Est davantage touchée

La côte Est a été la plus touchée, avec des précipitations divisées par deux par rapport aux normales. La commune de Houaïlou a notamment enregistré un déficit de 60%. Suivent la côte Ouest (à commencer par Koné, Boulouparis et Païta), puis les Loyauté dans une moindre mesure. On notera aussi que ce début 2020 reste placé sous le signe de la sécheresse.
 

Où l'on découvre le «Dipôle de l'océan Indien»

«Sur le premier semestre, le phénomène El Niño, qui a amené un air sec sur le pays, a généré une première partie de l'année assez sèche», décrypte le météorologue Thomas Abinun. «Plus exceptionnel, la deuxième partie de l'année, sous l'influence du Dipôle de l'océan Indien, qui a amené également un air très sec sur le pays et a occasionné un mois de novembre exceptionnel.»
 
Le cyclone Oma à Hienghène en février 2019
 

Une intensité inédite

C'est la première fois que l'influence de ce phénomène, suivi de près par les météorologues, est enregistrée en Calédonie. «De l'eau anormalement froide s'est mise en place sur le Nord de l'Australie, qui a généré des conditions sèches», explique Thomas Abinun. Elles se sont étendues jusqu'à la Nouvelle-calédonie parce que cette année, particulièrement, le Dipôle de l'océan Indien a atteint une intensité qu'on ne lui avait jamais connu jusqu'à présent.»
 

Vingt nœuds sur 64 jours

Autre enseignement à retenir, 2019 a été une année exceptionnellement ventée, avec un record de vingt nœuds (37 km/h) enregistré sur 64 jours annuels. Quinze de plus que la normale. C'est le record de la décennie pour Nouméa, le vent le plus fort ayant été enregistré dans l'Extrême-Nord. A Poingam, le 19 février, il a soufflé un vent moyen de 58 nœuds (soit 107 km/h) et des rafales à 78 nœuds (144 km/h). C'était pendant le passage d'Oma (soit 107 km/h).
 
 

Des températures plutôt stables

Certes, Météo France NC a enregistré des pics de chaleurs en 2019, principalement au mois de février lors du passage du cyclone Oma. Et une fraîcheur nocturne en juillet, octobre est novembre. Mais globalement, les températures sont plutôt restées proches des normales de saison. La moyenne pour l’année s’élève à 23,4°C, ce qui fait un écart de +0,2 °C avec la moyenne de référence. Depuis 1970, le climat calédonien s'est réchauffé de + 1,1°C. 
Pour l'anecdote, la température la plus chaude vient de Païta : 35,9°C le 10 février 2019, à Tontouta. Et sans trop de surprise, la plus basse a été relevée à La Foa : 5°C le 25 juillet à Pocquereux. 

Le point avec Bernard Lassauce et Cédric Michaut : 
©nouvellecaledonie

Ci-dessous la présentation complète :

Bilan climatique provisoire 2019 by Françoise Tromeur on Scribd