Malgré cette instabilité, le député Nicolas Metzdorf tient à saluer cette "victoire essentielle", à savoir l’examen et le vote du projet de loi de fin de gestion (PLFG) avant la censure.
Ce texte qualifié de crucial permettra de débloquer pour la fin de l’année 2024 un montant de 223 millions d’euros, soit 27 milliards de francs CFP pour garantir :
- le financement des provinces et des communes, assurant ainsi la continuité des services publics et le versement des salaires des fonctionnaires,
- le fonctionnement du Ruamm, indispensable pour les hôpitaux et le paiement des médecins,
- la pérennité du régime d’assurance chômage,
- la stabilité d’Enercal.
NC la 1ère : Quel est votre sentiment à l'issue du vote de la motion de censure ?
Nicolas Metzdorf : Moi j'ai un sentiment mitigé, ce soir (heure de Paris) parce qu'on aurait pu tout perdre ... Puisqu'une loi qui devait permettre de financer les 27 milliards de francs pour l'année 2024 en faveur de la Nouvelle-Calédonie, c'est-à-dire en faveur du chômage partiel, en faveur des institutions, notamment des communes, en faveur des hôpitaux, en faveur d'Enercal, devait passer après la motion de censure, et donc s'il passait après la motion de censure, on aurait tout perdu.
On a réussi à faire avancer ce projet de loi avant la motion de censure et à le faire adopter avec une majorité qui est allée du RN jusqu'au bloc central.
Nicolas Metzdorf
On a au moins déjà le financement pour terminer l'année, à condition que le Congrès de la Nouvelle-Calédonie valide, cette fameuse DM6, le 11 décembre. Donc on n'est pas non plus à la minute près, on a un petit peu de temps pour trouver des solutions.
Après, les 27 milliards qu'on touche là pour la fin 2024, ça nous laisse un peu de trésorerie pour aborder début 2025 aussi.
Nicolas Metzdorf
NC la 1ère : Quelles perspectives de financement pour 2025 ?
NM : Le problème, c'est 2025 ! Il y avait 80 milliards de francs CFP pour la reconstruction des écoles ( et bâtiments publics). Il y avait un milliard d'euros, soit 120 milliards de francs de prêt garanti par l'État pour la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie.
Et ça, malheureusement, il n'y a plus rien parce que comme le gouvernement est tombé, l'étude du budget est tombé également.
Nicolas Metzdorf
Donc il faut que dès demain, on regarde ce qui est possible de faire pour la Nouvelle-Calédonie en 2025. En sachant que la meilleure des choses, c'est qu'Emmanuel Macron renomme un Premier ministre très vite, qu'il renomme des ministres. Et qu'ils se ressaisissent du dossier et du budget rapidement.
NC la 1ère : Quelles conséquences sur les discussions politiques ?
NM : C'est plus compliqué maintenant ! C'est tout de même le gouvernement national qui donne le tempo ! Même s'il y a une initiative des présidents des deux chambres parlementaires Gérard Larcher, président du Sénat, et de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, pour travailler avec les groupes politiques du Congrès, cela a toujours été Matignon, ou, le ministère des Outre-mer plus récemment, qui pilotait le dossier calédonien, qui le faisait avancer dans un format officialisé comme soit le Comité des signataires, soit la Convention des partenaires.
Aujourd'hui, il n'y a pas assez d'organisation, il n'y a rien qui est formel, il n'y a pas de calendrier
Nicolas Metzdorf
Même s'il n'y a pas de gouvernement de plein exercice, on va essayer de formaliser tout ça au plus vite, avec les présidents des deux chambres, le Sénat et l'Assemblée nationale, pour avancer.
Si on doit tenir les élections en novembre 2025 en Nouvelle-Calédonie, ce qui est le délai le plus tard, qui est prévu par le Conseil constitutionnel, il faut qu'il y ait un accord politique pour mars.
Nicolas Metzdorf