L'Australie contribue largement au financement du sommet APEC de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Malcolm Turnbull rencontre le premier ministre de PNG Peter O'Neill l'an dernier à Canberra.
Les contribuables australiens vont certainement participer à financer au moins un tiers du plan ambitieux de la Papouasie-Nouvelle-Guinée d'accueillir le sommet de la coopération économique Asie Pacifique (APEC) l'an prochain...
 L'annonce du Premier Ministre, Peter O'Neill, d'accueillir 21 dirigeants mondiaux à Port Moresby, en a étonné plus d'un. En soutenant l'ambitieux plan d'O'Neill, l'Australie veut, quant à elle, diminuer l'influence chinoise dans ce pays où elle a de nombreux intérêts économiques et politiques. Seulement, l'économie de la PNG connait un ralentissement et le sommet est dans un an. Le temps pour la nation en difficulté de se tourner alors vers « les bons amis », les Australiens, comme l'explique Michael Keenan, le ministre fédéral australien de la Justice.: « Nous sommes là pour nos amis quand ils ont besoin d'aide. Avec ces 48 millions de dollars que nous allouons, nous envoyons le signal que les Australiens sont de bons amis. »

On sait que cette somme déjà importante prévoit que 73 officiers de la Police fédérale australienne resteront en PNG jusqu'à la fin du Sommet des dirigeants de novembre 2018.  Cela implique une série d'engagements couvrant la sécurité, le soutien diplomatique, les rôles consultatifs, les services de renseignement et les processus d'immigration. Le prix de la contribution de l'Australie ne fait qu'augmenter. En plus des 48 millions de dollars de la police fédérale, il faut ajouter d'autres participations en espèces et en nature qui sont, pour l'instant, estimées a plus de 100 millions de dollars avant le sommet. Cette somme représente un cinquième du budget annuel total de l'Australie qui s'élève à 558 millions de dollars.
 
La facture laisse déjà un goût amer dans la bouche de l'administration et a provoqué de vifs débats au plus haut niveau. On se demande s'il est raisonnable de payer autant pour la vitrine de la PNG alors que le budget de l'Australie est en déficit pour au moins les quatre prochaines années. Toutes les options ont été envisagées, y compris celle de laisser la PNG financer l'évènement seule. Mais les conseillers en sécurité et en politique étrangère ont averti le gouvernement australien qu'une éventuelle retraite aurait pour conséquence le comblement de cette lacune par la Chine.
 
Michael Wesley, doyen de l'Université nationale australienne du Collège d'Asie et du Pacifique explique: « Je pense que si la PNG s'est engagée dans cette fonction et que nous ne la suivons pas, cela serait perçu comme un manque d'intérêt et de soutien de la part de l'Australie. Et cela serait mauvais pour la réputation de l'Australie dans le Pacifique et à une plus large échelle. » Depuis l'élection de l'administration de Donald Trump, le gouvernement australien a conscience que Washington attend de l'Australie qu'elle soit un acteur de premier plan dans la lutte contre les risques de sécurité dans la région.