Environ 250 Australiens ont manifesté ce mardi 2 août à Sydney pour demander au gouvernement de renoncer à abattre 5400 chevaux sauvages.
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Aux États-Unis on les appelle "mustangs", en Australie, on les appelle "brumbies". On croise ces chevaux sauvages, soit perdus, soit échappés, dans plusieurs régions du pays, et particulièrement dans la région alpine des montagnes Snowy, situées en Nouvelle-Galles du Sud, à la frontière avec le Victoria. Ils y vivent depuis 150 ans.
Le brumby est une icône australienne, immortalisé dans l'un des poèmes australiens les plus célèbres, "L'homme de Snowy river", par Banjo Patterson. Le brumby est aussi le héros d'une célèbre série de romans pour enfants écrits par Elyne Mitchell: "Silver brumby".
Le cheval sauvage a une image romantique, mais sur le plan environnemental, sa réputation est toute autre. D'après plusieurs scientifiques et les autorités du parc national de Kosciusko, les brumbies détruisent l'écosystème alpin du parc national de Kosciusko, dans les montagnes Snowy (en français: les montagnes neigeuses).
Leurs sabots érodent les sols, détruisent des plantes endémiques et ils font des dégâts sur le bord des rivières. « Les chevaux viennent s'abreuver, et brouter, et vous voyez, ils détruisent les sols et les mousses, explique Rob Gibbs, ranger du parc national, dansl'émission Lateline, sur ABC. Et c'est comme ça sur 3 330 hectares. Les brumbies font des dégâts au bord de tous les cours d'eau. »
En 2014, deux scientifiques de l'université nationale australienne, Don Driscoll et Sam Banks ont tiré la sonnette d'alarme dans un article, de retour d'un séjour dans les montagnes Snowy. Selon eux, la surpopulation de brumbies est telle que beaucoup meurent de faim. D'où la nécessité de les abattre.
Actuellement, les autorités essaient déjà de limiter la croissance démographique des brumbies dans le parc national de Kosciusko. Depuis 2008, elles piègent les chevaux sauvages. Une partie d'entre eux sont recueillis par des amoureux des chevaux, mais si personne n'en veut, ils vont à l'abattoir. Pourtant, ces mesures ne sont pas suffisamment efficaces au goût des autorités.
Actuellement, il y a 6000 brumbies dans le parc national de Kosciusko. Les autorités veulent réduire ce nombre à 600 en l'espace de 20 ans.
Et pour cela, elles veulent briser un tabou: elles veulent abattre les chevaux sauvages. Cette méthode est jugée cruelle par les Australiens qui sont venus manifester à Sydney pour demander aux autorités de changer de plan. Parmi les manifestants, il y avait Leisa Caldwell, une ancienne dompteuse de brumbies:
« Ils devraient renoncer à abattre les chevaux. C'est une mort horrible. J'ai vu faire les chasseurs. Et c'est inhumain, parce que beaucoup de brumbies parviennent à s'échapper, malgré leurs blessures. Et de toute façon, nous réfutons les chiffres avancés par les autorités. Il n'y a pas autant de brumbies qu'ils le disent. Il faut refaire une étude et faire auditer le plan par une autorité indépendante. »
Le plan de gestion des populations de brumbies dans le parc de Kosiusko est soumis à une consultation publique, qui se clora le 19 août.