Australie : la moitié des Aborigènes du Territoire du nord ne sont pas inscrits sur les listes électorales

Vote 2016 - listes electorales du territoire du Nord.
Une partie des Australiens ne pourront pas voter le 2 juillet prochain. Selon la commission électorale, de nombreux citoyens aborigènes du Territoire du nord rateront l'échéance parce qu'ils ne se sont pas inscrits sur les listes.
La date limite d'inscription sur les listes électorales, c'était lundi dernier. Depuis, la commission électorale a fait les comptes et il semble que les autorités n'ont pas réussi à faire passer le message partout dans le pays, comme en témoigne Mick Sherry, le commissaire électoral du Territoire du nord : « Dans le Territoire, seulement 50% des Aborigènes sont inscrits. Ils estiment que ça n'a pas d'importance. »
 
Mick Sherry affirme que des équipes ont été envoyées auprès de 170 communautés isolées dans toute l'Australie pour rencontrer les citoyens et leur permettre de s'inscrire sur les listes électorales. Mais certains responsables aborigènes trouvent que la commission électorale n'en a pas fait assez. De nombreux peuples indigènes vivent dans cette vaste région et bien souvent, l'anglais n'est que leur troisième, voire quatrième langue. Il faut faire un effort et aller à leur rencontre, estime Alison Anderson, élue indépendante, membre du parlement du Territoire du nord : « Je pense que si les chiffres sont si bas, c'est que les gens ne comprennent pas qu'ils peuvent s'inscrire, ils n'ont pas été sensibilisés à la question. Je n'ai vu personne de la commission électorale dans les grandes communautés comme Hermansberg ou Papunya, Kintore ou encore Ayers Rock pour inscrire les gens sur les listes électorales. Certains d'entre nous, élus locaux, avons fait ce travail d'aller chercher des fiches d'inscription et d'aider les gens à les remplir. »
 
Une autre partie de la population pourrait passer à côté des élections : les jeunes de 18 ans. Près de la moitié d'entre eux ne seraient pas inscrits. Paul Loosting, du mouvement militant Get Up, pointe du doigt un système archaïque : « On a en gros un système d'inscription datant des années 1970. Mettre fin à la possibilité de s'enregistrer cinq semaines avant une élection, ce n'est tout simplement pas suffisant. »