Le gouvernement a annoncé aujourd'hui qu'un bateau transportant 21 demandeurs d'asile vietnamiens avait été repoussé au début du mois. À dix jours des élections, les libéraux et les travaillistes ont saisi l'occasion de se montrer fermes sur le sujet.
•
L'immigration fait une entrée fracassante dans cette campagne électorale. C'est Peter Dutton, le ministre de l'Immigration, qui a annoncé ce mercredi l'interception d'un bateau de migrants. Les 21 personnes qui étaient à bord ont été transférées sur un bateau de la marine australienne, où leurs demandes d'asile ont été étudiées et rejetées ; elles ont alors été renvoyées au Vietnam, rapporte le ministre.
Pourquoi ne révéler l'information aujourd'hui ? Est-ce stratégique ? Peter Dutton assure que non. « Une fois que les gens sont renvoyés chez eux, il y d'autres enquêtes à mener, et ce n'est que quand tout est réglé qu'on peut faire une annonce », explique-t-il.
Le Premier ministre, Malcolm Turnbull, en a en tout cas profité pour prévenir les Australiens qu'une victoire des travaillistes pourrait encourager davantage de demandeurs d'asile à prendre la mer.
Le parti travailliste prône, lui aussi, le refoulement des demandeurs d'asile arrivés illégalement par bateau, mais il prévoit d'accorder la résidence permanente aux 30 000 personnes qui sont arrivées ainsi au cours des dernières années et qui vivent en Australie avec des visas temporaires. Une politique dangereuse, affirme Malcolm Turnbull :
« La lutte contre les passeurs est plus dure que jamais. La seule chose qui les arrête, c'est la volonté inébranlable de mon gouvernement de repousser les bateaux. Vous ne pouvez pas céder un pouce aux passeurs. Cette politique enverrait le message que, sous un gouvernement travailliste, quiconque parvient à arriver en Australie par bateau pourra rester ici de manière permanente. »
La réponse de Bill Shorten, le chef de file des travaillistes, ne s'est pas faite attendre :
« Et c'est reparti ! On suscite un peu d'inquiétude et on dit que le parti travailliste a une politique différente quand il s'agit de repousser les bateaux. Nous allons dissuader les passeurs. Les libéraux le savent et ils devraient avoir honte d'avoir recours à de sordides jeux politiques. Cette question dépasse les clivages politiques. Il s'agit de vies humaines. Nous ferons tout pour dissuader les passeurs, point à la ligne. »