Australie : un ex-Premier ministre conteste le drapeau aborigène

Une semaine après la victoire du non au référendum sur les droits des aborigènes Tony Abott conteste le fait de faire flotter ensemble les deux drapeaux...

L'ex-Premier ministre de droite Tony Abbott a appelé vendredi l'Australie à moins déployer le drapeau aborigène, après l'échec d'un référendum sur les droits des populations autochtones la semaine dernière.

Si le vote du peuple doit être respecté, cela signifie abandonner, ou au moins réduire, les récentes concessions au séparatisme.

Tony Abott, ancien Premier ministre australien.

Il a félicité les Australiens pour avoir résisté "à la vertu ostentatoire" et rejeté à 61% une réforme qu'il estimait politiquement correcte, contre 39% de vote pour le "oui". "Si le vote du peuple doit être respecté, cela signifie abandonner, ou au moins réduire, les récentes concessions au séparatisme", a écrit Tony Abbott dans le quotidien The Australian, faisant allusion aux symboles aborigènes.

Officiel depuis 1955

Il a contesté notamment le fait de "faire flotter le drapeau aborigène à égalité avec le drapeau national (comme si l'Australie était un pays composé de deux nations)". Le drapeau aborigène – une bande supérieure noire et une bande inférieure rouge, avec un disque jaune au centre – est l'un des drapeaux officiels de l'Australie depuis 1995.

Référendum rejeté

Au cours d'un référendum le 14 octobre, les Australiens ont voté en majorité "non" à la question de savoir si la Constitution de 1901 devait être modifiée pour reconnaître les premiers habitants du pays. Ils ont aussi rejeté la création d'un conseil consultatif – surnommé "La Voix" – auprès du Parlement et du gouvernement pour émettre des avis sur les lois et les politiques publiques qui affectent les populations autochtones.

"Semaine de silence"

M. Abbott, qui a été Premier ministre du Parti libéral de 2013 à 2015, a également critiqué les cérémonies qui reconnaissent le lien des peuples autochtones avec la terre qu'ils occupaient plusieurs milliers d'années avant le début de la colonisation britannique en 1788.

Les partisans du référendum le considéraient comme un moyen d'unir le pays tout réparant les injustices historiques infligées aux peuples des Premières Nations, qui ont une espérance de vie moindre et sont statistiquement plus pauvres, moins éduqués et plus susceptibles d'être incarcérés. Au lendemain du référendum, les chefs autochtones ont appelé à une "semaine de silence" pour pleurer le résultat, et le Premier ministre, Anthony Albanese, a appelé la nation à l'unité.