Avenir institutionnel : le collectif "Nos voix pour l’avenir" remet en question la démocratie participative en Calédonie

Le collectif Nos voix pour l'avenir est composé de l'Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie; Nos voix, nos avis, Energies citoyennes et Vox Populi.
L’avenir de la Calédonie est-il en train de se décider sans les Calédoniens ? C’est en tout cas ce que craignent quatre associations réunies au sein du collectif "Nos voix pour l’avenir". Ce dernier, qui a récemment interpellé l’équipe du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, propose la création d'autres instances.

Quelle sera la place des Calédoniens dans les discussions sur l’avenir du territoire ? Rassemblées au sein du collectif "Nos voix pour l’avenir", l'Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie; Nos vies, nos avis; Energies citoyennes et Vox Populi ont bien peur qu’elle ne soit réduite à néant. Car si la "société civile" a été conviée à participer aux groupes de travail, ce terme fourre-tout est bien loin de représenter tous les citoyens, note Eric Eschenbrenner de Vox Populi.

"Aujourd’hui, le Cese dit représenter la société civile mais ce sont des gens qui sont nommés par des politiques ou qui sont des politiques en poste, poursuit-il. Monsieur et Madame Toutlemonde ne sont pas réellement représentés dans ces institutions."

Assemblée participative ou convention citoyenne 

Un constat partagé par Valérie Tini d’Energies citoyennes pour qui ce manque de représentation conduit à éloigner les citoyens de la politique. "La population se sent exclue des discussions car on a l’impression que toutes les choses qui sont mises en place sont faites sans l’accord de la population, estime-t-elle. Étant donné qu’on est à l’aube du nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie, on trouve tout à fait légitime que la population puisse être représentée sous forme d’une assemblée participative."

Assemblée participative ou convention citoyenne comme celle qui s’est penchée sur la question du changement climatique. Le collectif aimerait au moins qu’une réflexion soit menée sur cette question de la représentation.

Mettre en place un "démomètre"

Et Jérome Betrancourt, président de l’association Nos vies, nos avis de relever : "Pourquoi ne pas avoir mis en place un groupe de travail sur ce que c’est que la démocratie, sur la manière dont elle fonctionne actuellement et sur la manière dont elle pourrait fonctionner? En particulier ici, où on a la chance d’avoir des organisations sociales très différentes : les communautés océaniennes en général et particulièrement la communauté kanak. Elles ne fonctionnent pas sous une forme de démocratie de type occidental. Mais justement qu’est-ce-que ça peut apporter à notre réflexion pour le futur calédonien?"

Nos vies, nos avis travaille également à la mise place d'un "démomètre", un indice qui mesure le niveau de démocratie participative d’un pays, en Nouvelle-Calédonie.