Une journée de discussion et une décision : une délégation du FLNKS se rendra bien à Paris en avril, à l'invitation de l'Etat. La trentaine de membres du bureau politique élargi, réuni ce mardi 28 mars à Koné, ont pris le temps de définir les sujets à aborder. Mais surtout la forme et la manière avec laquelle, estiment-ils, les décisions doivent être prises à l’avenir. Pour le front indépendantiste, il va falloir que l’Etat écoute, notamment sur les points de désaccord.
Le FLNKS rappelle à l'Etat français que le contentieux colonial accentué par le contentieux du 12 décembre 2021 renforce l'ultime conviction du peuple kanak d'acquérir son indépendance.
Communiqué à l'issue du bureau politique, le 28 mars
"Humiliation profonde"
"La première chose, c’est le contentieux", confirme Pascal Sawa, premier secrétaire général de l'Union calédonienne, en charge de l'animation au sein du BP. "Contentieux colonial d’une part, et contentieux par rapport au 12 décembre. On ne peut pas faire fi de ce qui s’est passé. Ok, il y a le droit, ils estiment que c’est une séquence qui est finie. Nous, on estime que ce n’est pas fini parce qu’il y a eu une humiliation profonde." Il enchaîne. "La suite, c’est comment on sort constructivement de l’Accord de Nouméa pour bâtir quelque chose qui nous ressemble et nous convient, à nous le peuple calédonien. "
Le mouvement indépendantiste se fixe pour but de ne pas subir durant l'année un rythme imposé par l’Etat.
S’agissant du calendrier, le FLNKS se laisse la possibilité de le faire évoluer en fonction des thématiques qui seront traitées.
Communiqué du 28 mars
Séquence avec la Première ministre
A Paris, l'un des enjeux sera d'échanger avec la Première ministre Elisabeth Borne. "Ça va être l’occasion de poser les choses, de redire les choses directement à la cheffe du gouvernement", commente Pascal Sawa. "Ça va être une grosse séquence. On a préparé nos équipes à cette rencontre-là." Il y aura aussi le retour de Gérald Darmanin, envisagé en mai, et la visite du chef de l’Etat Emmanuel Macron, évoquée pour le courant de l’année.
Le FLNKS réaffirme que le corps électoral citoyen reste un acquis irréversible de l'Accord de Nouméa et que sa modification pourrait fragiliser la paix sociale dans le pays. Dans ce cadre, les prochaines bilatérales qui se tiendront à Paris du 7 au 15 avril peaufineront le contenu des discussions pour faire progresser l'Accord de Nouméa.
Communiqué du 28 mars
Interrogé le 5 mars, à l'issue de sa visite, le ministre Darmanin évoquait en effet un dégel le corps électoral provincial.