Baromètre santé 2022 : les chiffres clés de la santé mentale en Calédonie

Plus d’un Calédonien sur quatre a un symptôme lié à la dépression

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression est un trouble mental courant qui se caractérise "par une tristesse persistante, un manque d’intérêt ou de plaisir pour des activités auparavant enrichissantes ou agréables, un manque de sommeil et d’appétit, une certaine fatigue et des difficultés de concentration".

Les symptômes principaux sont le sentiment de n’avoir plus de goût à rien, se sentir déprimé une bonne partie de la journée et presque tous les jours, et ce pendant une période d’au moins deux semaines consécutives.

Les symptômes secondaires sont les troubles du sommeil, un appétit changeant, se sentir agité, parler et se déplacer plus lentement que d’habitude, se sentir épuisé, sans valeur ou coupable, avoir du mal à se concentrer, avoir des idées noires, penser à la mort ou se faire du mal. 

Or, parmi les personnes interrogées, 28 % ont au moins un symptôme principal. Dans le détail, au cours des deux dernières semaines :

• 14 % des Calédoniens se sont déclarés d’humeur dépressive, triste 
• 3 % ont dit avoir une perte d’intérêt, de plaisir 
• 10 % ont déclaré avoir les deux symptômes

Notons que le nombre de personnes présentant au moins un symptôme principal a fortement augmenté depuis 2015 : elles représentaient 19 %, il y a sept ans, contre 28 % aujourd’hui. Cette hausse concerne les hommes plus particulièrement : ils sont passés de 11 % en 2015 à 21 % actuellement.

La dépression majeure a augmenté de 3 %

Un individu souffre d'un épisode dépressif majeur "quand il présente au moins cinq symptômes (dont au moins un principal)", précise le baromètre santé. Au cours de l’enquête, 12 % des adultes sondés étaient en épisode dépressif majeur. C’est trois points de plus qu’en 2015, lors du précédent baromètre. Cette hausse concerne les deux sexes et les trois provinces. Les femmes sont plus touchées par cet état (16 %) que les hommes (7 %). 

Près d’un jeune adulte sur cinq souffre de dépression majeure

Les jeunes de 18-24 ans sont encore plus concernés : 18 % sont dans un état dépressif majeur. Le phénomène baisse avec les années : il concerne 13 % des 25-44 ans et 8 % des 45-60 ans. Une tendance inversée par rapport à 2015 où le nombre de personnes dans un état dépressif majeur augmentait avec l’âge. 

Plus de 3 % des Calédoniens ont pensé à se suicider au cours de l’année

A la question : « avez-vous sérieusement envisagé de vous suicider, au cours des 12 derniers mois ? », ils sont 3,5 % à avoir répondu "oui", quelle que soit la province. Les femmes sont un peu plus nombreuses (4,6 %) que les hommes (2,5 %). Là encore, la tranche la plus jeune (18-24 ans) est la plus concernée. Elle s’élève à 8 % contre 3,3 % chez les 25-44 ans et 2 % chez les 45-64 ans. 

Ces tendances sont assez proches de la Métropole, où 4,2 % des adultes déclarent avoir eu des pensées suicidaires et 7,4% des 18-24 ans. 

Plus d’un jeune adulte sur six a déjà tenté de suicider 

Lors de l’enquête, 10 % des personnes interrogées ont répondu avoir déjà tenté de se suicider au cours de leur vie. C’est à peu près similaire à 2015 (9,7 %). Le pourcentage de femmes concernées est plus important (12 %) que les hommes (8 %) chez les hommes.

Or, c’est chez les jeunes de 18-24 ans que la proportion est la plus élevée : 17 %, contre 10 % chez les 25-44 ans et 7 % chez les 45-64 ans. La province Sud est proportionnellement la plus touchée (10,5 %), suivie du Nord (9,6 %) et des Iles (7,6 %). 

Des tentatives de suicide en hausse de 2 % dans le Nord et les Iles

En revanche, c’est dans les Iles et le Nord que le pourcentage de tentatives de suicide a le plus augmenté ces sept dernières années. Alors qu’il n’a pas bougé en province Sud, il est passé de 7,1 % à 9,6 % en province Nord et de 5,3 % à 7,6 % en province des Iles.  

Cette évolution est aussi très marquée pour les jeunes : le pourcentage de tentatives de suicide a doublé en sept ans, passant de 9,7 % en 2015 à 17,4 % en 2021. Des ratios qui restent stables pour les 25-44 ans (10 %) et qui ont reculé légèrement pour les 45-64 ans (de 10,2 % en 2015 à 7 % en 2021).