Dirigée pendant près de dix ans par des climatosceptiques, l’Australie a élu en mai dernier un gouvernement plus déterminé à réduire ses émissions de CO2 et à protéger l’un de ses joyaux naturels. Mais à ce stade, l’île-continent, qui est par ailleurs l’un des plus gros pollueurs de la planète, ne s’est pas engagée à prendre sa part pour contenir le réchauffement mondial à 1,5 degrés. L’avis des experts de l’Unesco et de l’Union internationale pour la conservation de la nature est sans appel : en raison des effets conjugués du réchauffement climatique et de diverses pollutions, liées à l’agriculture et à la pêche, la Grande Barrière de corail, qui abrite un quart de la biodiversité marine de la planète, est en danger de mort.
Évolution
Mais pour la première fois depuis dix ans, l’Unesco peut au moins compter à Canberra sur un gouvernement que le sujet préoccupe. Les travaillistes élus en mai dernier ont ainsi fait voter une loi les engageant à réduire de 43 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. Un net progrès, mais qui reste insuffisant d’après Lissa Schindler, de la société australienne de conservation marine. Celle-ci confie en effet :
Le consensus scientifique dit que l’Australie devrait réduire ses émissions de 75% pour contenir le réchauffement mondial à 1,5 degré. En l’état actuel, leur objectif ne le limitera qu’à 2 degrés, ce qui se traduirait par la disparition de 99% des récifs coralliens du monde entier.
Laura Schindler - Société australienne de conservation marine
Par ailleurs, ce nouveau gouvernement refuse, comme le précédent, de s’engager à sortir du charbon, dont l’Australie est le premier exportateur mondial. Le possible classement de la Grande Barrière de corail sur la liste des sites en péril sera lui décidé par le comité du Patrimoine mondial, en milieu d’année prochaine.