Bien vieillir : un défi à relever pour le Caillou

La prise en charge de nos aînés fait l’objet d’un rapport de 300 pages, à partir duquel un plan d’actions est lancé depuis mai. Cette démarche s’inscrit dans le programme « bien vieillir » porté par le gouvernement. 

En 2030, deux Calédoniens sur dix auront plus de 60 ans, selon les estimations. Un ratio non négligeable et pourtant, cette partie de la population et les défis qui l’accompagnent sont mal connus. 

Jeudi dernier, à Nouméa, le CHS Albert-Bousquet a réuni tous les acteurs du pays travaillant au service des personnes âgées afin de faire le point sur la prise en charge du vieillissement en Nouvelle-Calédonie. Des gériatres, des infirmières, des maisons de retraite, des centres hospitaliers, mais aussi des représentants d’administrations et d’institutions venus de Koné, Bourail ou encore la Foa pour partager sur cette question à la fois médicale et sociétale.

Une photographie des 60 ans et plus 

Quelles sont les actions à mettre en place pour améliorer la prise en charge de la vieillesse ? Il en a été question lors de cette rencontre, où plusieurs thématiques ont été abordées, telles que la télémédecine, les équipes mobiles de gériatrie et les conseils en nutrition.

Les professionnels s’appuient sur une étude de 300 pages qui présente un état des lieux de ces personnes à partir de plusieurs axes : leurs maladies, les lieux où ils sont domiciliés, les causes de décès, le nombre d’actifs ou de retraités parmi ces personnes âgées.

Des entretiens ont été menés "dans onze communes de Calédonie" et près de 450 personnes ont été interrogées, aussi bien des aidants que des accompagnateurs, ou des patients, indique le Dr Valérie Albert-Dunais, cheffe du service de gérontologie au CHS. 

Une autonomie parfois difficile 

Cette étude livrent plusieurs enseignements. "Un pan de la population n’a pas la même représentation du vieillissement", pointe le Dr Albert-Dunais. Le fait de vieillir est également perçu différemment selon le degré d’autonomie de nos aînés. "S’ils sont dépendants ou s’ils ont du mal à se déplacer, c’est encore plus difficile", relève le médecin.

Le rapport a mis en avant que les gens souhaitent rester chez eux et mourir chez eux. 

Le Dr Valérie Albert-Dunais, cheffe du service de gérontologie au CHS

 

Aider les personnes à rester chez elle : "il faut qu’on puisse respecter ce choix", estime la cheffe du service de gérontologie au CHS. "Dans le Nord, il y a encore des personnes qui, par défaut de soins ou parce leurs familles ne sont pas sur place, sont obligées de partir de chez elles pour accéder à des soins ou être en maisons de retraite."

Autre difficulté pointée par le médecin : l’accès aux soins n’est pas le même dans les Iles et dans le Nord que dans le Sud. 

Un public fragile face à la crise sanitaire 

Ce rendez-vous entre professionnels était aussi l’occasion d’échanger sur la situation des personnes âgées pendant la crise sanitaire. Certains anciens ont été particulièrement touchés pendant le confinement, rapporte Liliane Condoumy, la présidente de l’Acapa. "Il y a des personnes seules, qui ne peuvent pas sortir, on s’en est occupé pendant un mois." Bon nombre d’aînés ont également refusé de se faire vacciner contre le Covid-19.

"C’est dans les moments de crise qu’on voit les dysfonctionnements, on manque de plus en plus de soignants", relève le Dr Albert-Dunais. L’objectif de la rencontre de jeudi est donc de préparer au mieux les protocoles en cas de crise sanitaire pour être prêts au cas où le virus serait de nouveau introduit sur le territoire. 

Le reportage radio de Stéphanie Chenais

La prise en charge des aînés pendant la crise sanitaire

 

A retrouver, notre émission "Débat à la Une" du jeudi 24 juin prochain, consacrée au Bien Vieillir.