Dans le paddock à l'ombre des arbres, les bêtes défilent une à une devant la vingtaine d'éleveurs venus pour ce rendez-vous annuel. On a là des génisses, des vaches gestantes, des taurillons... Au total, 15 animaux de la station d'élevage de Nessadiou gérée par la Chambre de l'Agriculture et de la Pêche de Nouvelle-Calédonie. Et d'après Max Newland, éleveur à Poya, le cru de cette année a l'air plutôt bon. "Ça c'est un beau taureau. Il a une belle forme, il est épais, il a des cuisses, il a la longueur... Il est au top".
Améliorer le cheptel calédonien
"Au top", mais pas suffisamment pour faire monter les prix. Le taurillon, pièce phare de la vente, partira au prix d’enchères, 400 000 frs. Il en sera de même pour les autres bêtes. Une légère déception pour le directeur de la station, Alexandre Etuvé. "Ça négocie dur aujourd'hui, on n'a pas eu des enchères énormes mais le principal c'est qu'on ait vendu tous les animaux et que les éleveurs soient repartis contents chez eux". Objectif rempli donc, avec en ligne de mire, l'amélioration du cheptel bovin. "Le but de la vente tous les ans, c'est d'essayer de proposer aux éleveurs et aux agriculteurs du territoire des animaux à haute valeur génétique et performants".
Pour cela, depuis 2016, la station de Nessadiou mise sur la race Belmont Red. Encore méconnue des éleveurs, elle prend de l'ampleur ces dernières années avec 70 taureaux vendus en sept ans. Et pour Alexandre Etuvé, elle ne manque pas de qualités. "C'est une race résistante à la tique, et adaptée aux pays tropicaux et aux régions un peu arides. C'est aussi une race qui peut amener une qualité bouchère sur les carcasse et surtout une bonne fertilité qui est aussi recherchée puisque c'est ce qui rapporte de l'argent aux éleveurs".
La confiance des éleveurs
Un discours qui semble convaincre. Trois bêtes Belmont Red ont été vendues lors de ce rendez-vous. Les autres étaient des limousines. Certains éleveurs ont même revu leur stratégie en cours d'enchère, comme Yvan Guépy. "On était venu pour un taureau à la base mais on a préféré se lancer sur deux génisses et deux vaches. On a eu la chance que personne d'autre ne les voulait donc on a sauté sur l'occasion en sachant que normalement, ce qui est à la Chambre d'Agriculture fait partie des «meilleurs sangs»".
Rendez-vous est donc donné l'an prochain pour une nouvelle vente. Par ailleurs, la station de Nessadiou pourrait proposer à l'avenir de nouvelles races pour se diversifier et mieux coller aux besoins des éleveurs calédoniens.