Exposés entre autres à la houle, aux alizés ou au réchauffement climatique, les récifs calédoniens sont régulièrement suivis par l'association Pala Dalik. Au total, 105 points sont observés pendant la saison chaude sur l’ensemble du territoire.
Pour l’année 2024, le bilan est plutôt satisfaisant, selon Sandrine Job, biologiste marin et coordinatrice des réseaux d’observation des récifs de Nouvelle-Calédonie. "Il y a 50% des récifs qui sont stables, il y en a 25% qui se sont dégradés et les 25% restants se sont soit améliorés, soit ils sont en cours de régénération. C'est un bilan qui est plutôt positif, dans le sens où par le monde les récifs sont plutôt dégradés. Mais j'ai du mal à me dire que c'est très positif, parce qu'il y a quand même ces 25% qui sont dégradés. Il y a forcément des points de vigilance à avoir. "
Moins de poissons dans les réserves
Ce mois de janvier, les plongeurs, observateurs du réseau, se sont concentrés sur les stations de Nouméa Sud : Ricaudy, Signal ou encore près de l’îlot Maître. Selon les premières observations, la houle semble avoir abîmé les coraux, mais c’est autre chose qui inquiète la biologiste. "Dans les réserves marines de Signal et de l'îlot Maître, les poissons sont clairement plus craintifs. Je pense qu'il y a dû avoir de la pêche. Ça faisait plusieurs années qu'on voyait des gros dawas, des perroquets, des saumonées. Des poissons très ciblés par les pêcheurs, qu'on voyait vraiment près. On les comptait. Cette année, non. D'habitude, il y a aussi plein de trocas et ce n'est pas le cas. Alors soit c'est un effet naturel, mais je pense que quelque chose s'est passé."
L'effet de la pêche, on l'a aussi vu sur Pouembout, où il y avait carrément des trous dans le récif, des trous à la barre à mine pour pêcher les bénitiers.
Sandrine Job, biologiste marin
L'importance de la régularité
Jusqu’en mai, au début de la saison fraîche, les observateurs, qu’ils soient en bouteille ou en apnée, vont poursuivre leur travail du Nord au Sud en passant par les îles. "C'est important d'assurer de la régularité dans les suivis si on veut être efficace pour aider les gestionnaires à prendre des décisions éclairées pour une meilleure préservation."
Un travail effectué très majoritairement par des bénévoles. "C'est un vrai problème. Ce travail perdure parce qu'il y a des gens qui se motivent et ça ne devrait pas être comme ça. Dans un monde normal, ça devrait être fait par des instituts de recherche et des bureaux d'études, mieux structurés. À l’heure actuelle, c'est structuré parce qu'on fait le travail."