L'Australie "défendra ardemment" son secteur viticole contre les mesures antidumping visant les vins importés imposées par Pékin, a affirmé vendredi le ministre de l'Agriculture, qui compte saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
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"Le gouvernement australien défendra vigoureusement ce secteur" contre cette décision, a déclaré David Littleproud, qui entend "épuiser toutes les voies (de recours) possibles via l'OMC" contre ces surtaxes annoncées vendredi par Pékin.
Le ministère chinois du Commerce a affirmé que cette mesure vise à répondre au "préjudice important" subi par l'industrie viticole chinoise en raison d'un dumping sur le vin australien. Le dumping, dont Pékin accuse Canberra, est une pratique qui consiste notamment à vendre à l'étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national.
En août, le ministère chinois du Commerce avait annoncé le lancement d'investigations visant les crus australiens importés sur l'ensemble de l'année 2019, dans un contexte de tensions croissantes entre la Chine et l'Australie.
"Nous sommes profondément préoccupés par cette situation", a-t-il ajouté. "A la lumière des récents commentaires de la Chine, cela donne l'impression que cette décision est fondée sur autre chose que sur un quelconque acte répréhensible de la part de l'industrie du vin ».
"Il est évident que nous allons épuiser toutes les possibilités [de recours] offertes par l'OMC", a-t-il déclaré.
En vertu des règles de l'OMC, les Etats membres peuvent demander que les droits de douane ou autres obstacles au commerce soient examinés.
Si la mesure annoncée par Pékin était jugée inéquitable, l'Australie pourrait obtenir le droit d'imposer des taxes d'une valeur similaire sur les produits chinois.
L'Australie a notamment exclu le géant chinois des télécoms Huawei du déploiement du réseau 5G dans le pays et a demandé une enquête indépendante sur l'origine du coronavirus.
La Chine, premier partenaire commercial de l'Australie, a récemment pris des mesures de rétorsion à l'encontre de Canberra, en suspendant les importations d'un grand nombre de produits agricoles, parmi lesquels le boeuf, l'orge et le bois. Elle avait également découragé ses citoyens de se rendre dans le pays.
Les exportations de vin australien vers le pays asiatique ont atteint l'an passé 1,25 milliard de dollars australiens (plus de 90 milliards CFP), selon Canberra. C'est le plus grand marché à l'export pour ce produit.
L’Australie accusée de « dumping »
A compter de samedi, les importations de vin australien seront soumises à des surtaxes comprises entre 107,1 et 212,1%.Le ministère chinois du Commerce a affirmé que cette mesure vise à répondre au "préjudice important" subi par l'industrie viticole chinoise en raison d'un dumping sur le vin australien. Le dumping, dont Pékin accuse Canberra, est une pratique qui consiste notamment à vendre à l'étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national.
En août, le ministère chinois du Commerce avait annoncé le lancement d'investigations visant les crus australiens importés sur l'ensemble de l'année 2019, dans un contexte de tensions croissantes entre la Chine et l'Australie.
China puts tariffs on Australian wine https://t.co/khLNw2lM8F
— ABC News (@abcnews) November 27, 2020
Une mesure politique ?
"Nous avons dix jours pour faire appel, et nous travaillerons en étroite collaboration avec l'industrie à ce sujet", a déclaré David Littleproud, laissant sous-entendre que cette mesure pourrait être politique et liée aux tensions croissantes entre les deux pays."Nous sommes profondément préoccupés par cette situation", a-t-il ajouté. "A la lumière des récents commentaires de la Chine, cela donne l'impression que cette décision est fondée sur autre chose que sur un quelconque acte répréhensible de la part de l'industrie du vin ».
MEDIA RELEASE: Australian Government extremely disappointed in Chinese decision to impose preliminary tariffs on Australian wine #auspol #ausag #australianwine pic.twitter.com/Xk6jeC89hg
— David Littleproud (@D_LittleproudMP) November 27, 2020
Recours à l’OMC
David Littleproud a appelé à des discussions avec la Chine - bien que les contacts au niveau ministériel se soient taris ces derniers mois - mais a déclaré que l'Australie pourrait se tourner vers l'OMC pour obtenir de l'aide."Il est évident que nous allons épuiser toutes les possibilités [de recours] offertes par l'OMC", a-t-il déclaré.
En vertu des règles de l'OMC, les Etats membres peuvent demander que les droits de douane ou autres obstacles au commerce soient examinés.
Si la mesure annoncée par Pékin était jugée inéquitable, l'Australie pourrait obtenir le droit d'imposer des taxes d'une valeur similaire sur les produits chinois.
Des relations tendues
Au cours des derniers mois, la relation entre Canberra et Pékin s'est tendue.L'Australie a notamment exclu le géant chinois des télécoms Huawei du déploiement du réseau 5G dans le pays et a demandé une enquête indépendante sur l'origine du coronavirus.
La Chine, premier partenaire commercial de l'Australie, a récemment pris des mesures de rétorsion à l'encontre de Canberra, en suspendant les importations d'un grand nombre de produits agricoles, parmi lesquels le boeuf, l'orge et le bois. Elle avait également découragé ses citoyens de se rendre dans le pays.
Les exportations de vin australien vers le pays asiatique ont atteint l'an passé 1,25 milliard de dollars australiens (plus de 90 milliards CFP), selon Canberra. C'est le plus grand marché à l'export pour ce produit.