Le producteur minier australien New Century a suspendu sa cotation à la Bourse de Sydney, jusqu’au 26 mai. Il pourrait annoncer une acquisition stratégique dans le nickel : Vale Nouvelle-Calédonie. "Tant que ce n'est pas signé, rien n'est joué" indique une source proche du dossier.
C’est le quotidien financier Australian Financial Review qui a publié l’information la semaine dernière, reprise ensuite par Nouvelle-Calédonie 1ere. New Century Resources, un important producteur australien de matières premières et notamment de zinc, cherche à se diversifier. Il serait sur le point d’acquérir "une mine et une usine de nickel en Nouvelle-Calédonie qui appartient au Brésilien Vale" a précisé le quotidien australien. Chacun aura compris qu’il s’agit du complexe industriel de Vale-NC, celui de l’usine du Sud et de l’énorme massif minier de Goro nickel. Pour financer l’opération, la banque australienne du secteur minier, Macquarie, serait sollicitée. Selon d'autres informations, non confirmées, un second opérateur minier australien, Igo Limited, ferait partie de l'opération, associé à New Century Resources..
L’entreprise minière australienne, spécialisée dans le zinc et la production des métaux de base, dont le nom français signifie "Ressources du Nouveau Siècle" devrait donc "entamer une nouvelle phase de croissance dans le nickel en Nouvelle-Calédonie", a précisé le journal The Australian Financial Review.
De source bien informée, on indique que c’est le président de Vale Nouvelle-Calédonie, Antonin Beurrier, qui négocie la cession du grand complexe industriel calédonien, en association étroite avec la direction de Vale au Brésil et la branche nickel du groupe à Toronto au Canada. "Rien n’est encore signé, rien n’est joué" indiquait ce week-end une source proche du dossier en Nouvelle-Calédonie.
Depuis plusieurs mois, le président de Vale-NC et ses équipes sont sur tous les fronts pour trouver une solution et pérenniser l’usine calédonienne du Sud, son grand domaine minier très riche en nickel, mais aussi en cobalt, fer et scandium, et ses 3000 emplois directs et indirects. Cette recherche tous azimuts avait commencé par une sollicitation des principaux mineurs calédoniens, dont le groupe Ballande, qui a dû décliner la proposition au vu du montant de l’investissement, du refus de son actionnaire japonais Sumitomo et du niveau déprécié des cours du nickel.
Longtemps cliente des petits mineurs calédoniens, l'entreprise australienne Queensland Nickel (QNI) s'était retirée du Caillou fin 2016, "aprés la fermeture de sa raffinerie de Yabulu criblée de dettes", rappelle Cedrick Gineste d'Apollo Minerals. Aujourd'hui, l’usine du Sud et surtout son grand domaine minier, l’un des plus importants au monde, sont estimés entre 3 et 4 milliards de dollars, c'est le curseur de la négociation financière. Le groupe australien New Century Resources ferait donc une bonne affaire dans la mesure où le coût total du complexe calédonien a dépassé les 8 milliards de dollars. Si l’affaire se conclut, "il s’agirait d’une bonne diversification pour le groupe australien New Century Resources, car la demande en sulfate de nickel va considérablement augmenter avec la forte demande pour les batteries lithium-ion de type NCM pour les voitures électriques et hybrides" estime Christian Hocquard, consultant, géologue et économiste des matières premières.
New Century Resources, pour lequel Vale-NC constitue un très gros morceau, s’appuie sur une grande banque, sans doute australienne, pour financer l’opération qui est la plus importante tentative d'acquisition de ces dernières années dans l’industrie du nickel et du cobalt. "Dans ce type d’opération, l’appui des banques est inévitable, peut-être même celui de l’Etat australien (…) Le nickel et le cobalt de l’usine du Sud pourraient permettre à New Century Resources et à l’Australie de renforcer toute la chaine des composants des batteries électriques, jusqu’ici tenue par la Chine " indique Jérôme Coin, ancien directeur de mines de la Société des Mines de la Tontouta-SMT (Mines Ballande).
Quand on lui pose la question, Philippe Chalmin précise : "La banque australienne Macquarie est spécialisée dans les investissements des matières premières, c’est probablement elle qui est à la manœuvre pour financer le rachat de Vale-NC par New Century". Or, le responsable des études et des investissements pour le nickel de Macquarie s’appelle Jim Lennon. Cet expert du domaine minier calédonien, surnommé le "gourou du nickel' à la City de Londres, avait participé à la Conférence mondiale organisée à Nouméa en juillet 2013…
L’accord de cession de Vale-NC à New Century pourrait donc être signé dans les tous prochains jours par Antonin Beurrier, le patron de Vale-NC et Patrick Walta, celui de New Century Resources. L’accord entrerait dans un cadre plus large, celui du partenariat stratégique entre la France, l’Australie et la Nouvelle-Calédonie. Un partenariat concrétisé de façon spectaculaire par la montée en puissance de la Royal Australian Navy après le contrat colossal d’un montant de 34 milliards d’euros signé par le premier ministre de l'époque, Manuel Valls en juillet 2016, visant à acquérir 12 sous-marins français de dernière génération. Une signature qui avait été précédée quelques jours plus tôt d’un soutien affiché de Manuel Valls et de l’Etat français à la filière calédonienne du nickel et notamment à la SLN.
Quatre ans plus tard, Vale et New Century pourraient conclure un accord dans les prochains jours et Vale Nouvelle-Calédonie (VNC) deviendrait ainsi New Century-Nouvelle-Calédonie, (NC-NC). Mais, rappelle une dernière fois une source proche du dossier, "tant que ce n’est pas signé, rien n’est joué". Surtout quand la négociation porte sur plusieurs milliards de dollars, la valeur du nickel et du cobalt calédonien de Goro et de l'usine du Sud.
L’entreprise minière australienne, spécialisée dans le zinc et la production des métaux de base, dont le nom français signifie "Ressources du Nouveau Siècle" devrait donc "entamer une nouvelle phase de croissance dans le nickel en Nouvelle-Calédonie", a précisé le journal The Australian Financial Review.
De source bien informée, on indique que c’est le président de Vale Nouvelle-Calédonie, Antonin Beurrier, qui négocie la cession du grand complexe industriel calédonien, en association étroite avec la direction de Vale au Brésil et la branche nickel du groupe à Toronto au Canada. "Rien n’est encore signé, rien n’est joué" indiquait ce week-end une source proche du dossier en Nouvelle-Calédonie.
La crise du Covid-19 a rebattu les cartes
Depuis plusieurs mois, le président de Vale-NC et ses équipes sont sur tous les fronts pour trouver une solution et pérenniser l’usine calédonienne du Sud, son grand domaine minier très riche en nickel, mais aussi en cobalt, fer et scandium, et ses 3000 emplois directs et indirects. Cette recherche tous azimuts avait commencé par une sollicitation des principaux mineurs calédoniens, dont le groupe Ballande, qui a dû décliner la proposition au vu du montant de l’investissement, du refus de son actionnaire japonais Sumitomo et du niveau déprécié des cours du nickel.Au départ, trois candidats
Un accord avait presque été trouvé fin mars, avec un fonds d’investissement français et un autre fonds d’investissement en Inde adossé à un industriel du secteur des batteries électriques. Mais la crise du Covid-19 a rebattu les cartes et a fait échouer l’opération et le rachat de Vale-NC. Le premier industriel à s’être manifesté était le Chinois MCC, déjà présent dans le nickel en Papouasie-Nouvelle-Guinée où il est impliqué dans une vaste pollution industrielle. Son relais pour s’implanter en Nouvelle-Calédonie et tenter d’acquérir Vale-NC était un industriel, lui aussi chinois : Lygend a ouvert fin 2019 un discret bureau de représentation à Nouméa. Cependant, la candidature de MCC, aux pratiques environnementales controversées, constituait une ligne rouge pour le gouvernement français et les autorités calédoniennes. Elle n’a pas été retenue.Covid et guerre froide commerciale
"Pour les Australiens et les Français c’est tout, sauf les Chinois, en Nouvelle-Calédonie", confirme Philippe Chalmin, économiste et historien des matières premières. Le fondateur du cercle Cyclope des matières premières rappelle que "l’Australie vient de financer une usine de traitement des terres rares en Malaisie, qu’elle dispose d’énormes ressources de gaz naturel qui pourraient aussi alimenter la future centrale de la SLN et qu’elle subit des mesures économiques punitives mises en place par la Chine. Tout concours à ce que l’Etat français ait donné un blanc-seing à l’Australie pour une reprise de Vale-NC par New Century » poursuit Philippe Chalmin.
L'Australie de retour dans le nickel calédonien
Longtemps cliente des petits mineurs calédoniens, l'entreprise australienne Queensland Nickel (QNI) s'était retirée du Caillou fin 2016, "aprés la fermeture de sa raffinerie de Yabulu criblée de dettes", rappelle Cedrick Gineste d'Apollo Minerals. Aujourd'hui, l’usine du Sud et surtout son grand domaine minier, l’un des plus importants au monde, sont estimés entre 3 et 4 milliards de dollars, c'est le curseur de la négociation financière. Le groupe australien New Century Resources ferait donc une bonne affaire dans la mesure où le coût total du complexe calédonien a dépassé les 8 milliards de dollars. Si l’affaire se conclut, "il s’agirait d’une bonne diversification pour le groupe australien New Century Resources, car la demande en sulfate de nickel va considérablement augmenter avec la forte demande pour les batteries lithium-ion de type NCM pour les voitures électriques et hybrides" estime Christian Hocquard, consultant, géologue et économiste des matières premières.
Une banque pour financer le rachat : Macquarie ?
New Century Resources, pour lequel Vale-NC constitue un très gros morceau, s’appuie sur une grande banque, sans doute australienne, pour financer l’opération qui est la plus importante tentative d'acquisition de ces dernières années dans l’industrie du nickel et du cobalt. "Dans ce type d’opération, l’appui des banques est inévitable, peut-être même celui de l’Etat australien (…) Le nickel et le cobalt de l’usine du Sud pourraient permettre à New Century Resources et à l’Australie de renforcer toute la chaine des composants des batteries électriques, jusqu’ici tenue par la Chine " indique Jérôme Coin, ancien directeur de mines de la Société des Mines de la Tontouta-SMT (Mines Ballande).Quand on lui pose la question, Philippe Chalmin précise : "La banque australienne Macquarie est spécialisée dans les investissements des matières premières, c’est probablement elle qui est à la manœuvre pour financer le rachat de Vale-NC par New Century". Or, le responsable des études et des investissements pour le nickel de Macquarie s’appelle Jim Lennon. Cet expert du domaine minier calédonien, surnommé le "gourou du nickel' à la City de Londres, avait participé à la Conférence mondiale organisée à Nouméa en juillet 2013…
Aprés les sous-marins, le nickel et le cobalt...
L’accord de cession de Vale-NC à New Century pourrait donc être signé dans les tous prochains jours par Antonin Beurrier, le patron de Vale-NC et Patrick Walta, celui de New Century Resources. L’accord entrerait dans un cadre plus large, celui du partenariat stratégique entre la France, l’Australie et la Nouvelle-Calédonie. Un partenariat concrétisé de façon spectaculaire par la montée en puissance de la Royal Australian Navy après le contrat colossal d’un montant de 34 milliards d’euros signé par le premier ministre de l'époque, Manuel Valls en juillet 2016, visant à acquérir 12 sous-marins français de dernière génération. Une signature qui avait été précédée quelques jours plus tôt d’un soutien affiché de Manuel Valls et de l’Etat français à la filière calédonienne du nickel et notamment à la SLN.Quatre ans plus tard, Vale et New Century pourraient conclure un accord dans les prochains jours et Vale Nouvelle-Calédonie (VNC) deviendrait ainsi New Century-Nouvelle-Calédonie, (NC-NC). Mais, rappelle une dernière fois une source proche du dossier, "tant que ce n’est pas signé, rien n’est joué". Surtout quand la négociation porte sur plusieurs milliards de dollars, la valeur du nickel et du cobalt calédonien de Goro et de l'usine du Sud.