Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs? Cette semaine, Caroline Rivière, créatrice de bijoux.
« Suivre son coeur », « se lancer à coprs perdu dans sa passion »… Caroline a fait le choix d’écouter ses désirs, de se fier à son instinct. D’apprentie scientifique à artisan, en passant par formatrice, la Calédonienne peut se féliciter aujourd’hui que « tout se soit bien enchaîné dans sa vie ».
Son premier choix, la Nouméenne le fait au lendemain du baccalauréat. Titulaire d’un bac en génie civil, se rêvant océanographe, elle s’envole pour la métropole à la recherche d’un diplôme qui répondrait à ses attentes. Un défi plus dur qu’il n’y paraît. « J’ai tenté d’entrer en licence de biologie mais cela fut compliqué. » Au détour d’un salon de l’étudiant, elle rencontre la délégation du CEGEP de Rimouski, bourgade située au milieu du Québec. La ville héberge une université réputée pour son diplôme d’océanographe. Ni une ni deux, Caroline entame les démarches pour partir au Canada. Avec cette décision, son avenir est scellé.
La Calédonienne débarque de l’autre côté de l’Atlantique en juillet 2007. Tout va alors s’enchaîner pour la jeune femme, qui va devoir là encore faire des choix. Etudiante au CEGEP pour y passer un Diplôme d’Etudes Collégiales (DEC) en sciences de la nature, elle rencontre dans le même temps son mari, un Canadien.Le couple accueille sa première fille fin 2010. En congé maternité, la jeune maman se prend de passion pour les bijoux. « J’ai commencé pour me changer les idées. J’ai choisi les bijoux certainement parce que petite, j’étais créative et je faisais déjà des bracelets de perles et d’amitié. » Si elle débute par la fantaisie, Caroline a rapidement envie d’aller plus loin. « Ce qui m’intéressait, c’était de faire des bijoux de A à Z. » Très investie dans sa nouvelle passion, l’artiste en herbe arrive à vendre ses créations dans une boutique de Rimouski. Diplômée en mai 2011, la jeune femme intègre la rentrée suivante l’université pour y obtenir l’équivalent d’une licence en biologie. Sa passion de créer des bijoux se faisant de plus en plus forte et prenante, la Calédonienne doit prendre une décision. Continuer ses études ou se lancer de manière plus professionnelle ? Cette fois-ci, c’est le destin qui aiguille son choix. « Mon mari a eu en 2012 une opportunité à Montréal et il y avait là-bas une école de bijoux qui m’intéressait. » La famille, qui s’est agrandie avec l’arrivée d’une seconde fille cette année-là, y déménage. En septembre, voilà Caroline élève à L’Ecole de joaillerie de Montréal avec une idée bien en tête : monter sa propre entreprise. Elle y passe un DEC technique sur trois ans. « C’est très manuel. On apprend à souder, à polir le métal, à intégrer la pierre. On a aussi des cours de dessin et sur l’histoire du bijou. » Au cours de son apprentissage, Caroline découvre « un monde qu’elle ne soupçonnait pas. » « Je me suis familiarisée aux différents types de bijoux : de mode, artistiques, privés. J’ai testé les trois. Créer des bijoux exposés dans des galeries spécialisées m’a beaucoup plu. » La Calédonienne participe à plusieurs concours qui lui permettent d’obtenir des prix - en 2018, elle remporte la seconde place dans sa catégorie du prestigieux Saul Bell Design Award - et d’acquérir une certaine notoriété. « J’ai été exposée un peu partout en Amérique du nord grâce à ça. »
Diplômée en 2015, Caroline ouvre un atelier où les clients viennent sur rendez-vous et continue de commercialiser ses créations. En 2018, un voyage en Nouvelle-Calédonie va l’inciter à prendre de nouvelles décisions. « Nous sommes partis six semaines en famille et ça s’est super bien passé. » L’idée alors de prendre un an pour parcourir le monde en famille fait son chemin. « Mais je trouvais que la bijouterie était impossible avec le fait de voyager. » Grâce à ses recherches, la trentenaire découvre le métier de rédacteur web. Elle s’y forme en ligne en 2018. Pour s’entraîner et comme elle aime « écrire et partager », Caroline ouvre son blog sur le bijou dans la foulée. En plus de son site officiel, la jeune femme peut librement évoquer sa passion sur son blog. « Je parle de comment créer un bijou. Avec mon esprit scientifique, je fais beaucoup de recherches pour donner un maximum d’infos et je partage mon expérience. De temps en temps, je fais des interviews d’autres bijoutiers. » Son blog fait mouche, les connexions se multiplient, les questions et les remarques affluent. Caroline se retrouve alors à un carrefour. « J’alimentais un blog bénévole mais qui demandait énormément d’heures de travail. Je ne pouvais pas répondre à toute la demande. » L’idée lui vient de lancer sa formation en ligne payante. Cinq mois de travail sont nécessaires pour lancer ce nouveau projet baptisé « Objectif bijoux ». Depuis mai 2019, les aficionados du bijou peuvent s’inscrire et accéder à une plateforme de formation. « Il y a dix projets à réaliser. Je les ai tous filmé d’avance. Il y a un projet par semaine qui se débloque. » Un choix qui s’avère payant là encore. « Ça a cartonné plus que je ne l’aurais cru. Il y a plus de trois cent inscriptions à ce jour. » Si Caroline a décidé de plus se consacrer à sa plateforme aujourd’hui, elle devra prochainement faire de nouveaux choix : déterminer quand la famille va partir en voyage autour du monde, décider des nouvelles vidéos à imaginer et continuer surtout à suivre ses envies.
par ambre@lefeivre.com
Son premier choix, la Nouméenne le fait au lendemain du baccalauréat. Titulaire d’un bac en génie civil, se rêvant océanographe, elle s’envole pour la métropole à la recherche d’un diplôme qui répondrait à ses attentes. Un défi plus dur qu’il n’y paraît. « J’ai tenté d’entrer en licence de biologie mais cela fut compliqué. » Au détour d’un salon de l’étudiant, elle rencontre la délégation du CEGEP de Rimouski, bourgade située au milieu du Québec. La ville héberge une université réputée pour son diplôme d’océanographe. Ni une ni deux, Caroline entame les démarches pour partir au Canada. Avec cette décision, son avenir est scellé.
La Calédonienne débarque de l’autre côté de l’Atlantique en juillet 2007. Tout va alors s’enchaîner pour la jeune femme, qui va devoir là encore faire des choix. Etudiante au CEGEP pour y passer un Diplôme d’Etudes Collégiales (DEC) en sciences de la nature, elle rencontre dans le même temps son mari, un Canadien.Le couple accueille sa première fille fin 2010. En congé maternité, la jeune maman se prend de passion pour les bijoux. « J’ai commencé pour me changer les idées. J’ai choisi les bijoux certainement parce que petite, j’étais créative et je faisais déjà des bracelets de perles et d’amitié. » Si elle débute par la fantaisie, Caroline a rapidement envie d’aller plus loin. « Ce qui m’intéressait, c’était de faire des bijoux de A à Z. » Très investie dans sa nouvelle passion, l’artiste en herbe arrive à vendre ses créations dans une boutique de Rimouski. Diplômée en mai 2011, la jeune femme intègre la rentrée suivante l’université pour y obtenir l’équivalent d’une licence en biologie. Sa passion de créer des bijoux se faisant de plus en plus forte et prenante, la Calédonienne doit prendre une décision. Continuer ses études ou se lancer de manière plus professionnelle ? Cette fois-ci, c’est le destin qui aiguille son choix. « Mon mari a eu en 2012 une opportunité à Montréal et il y avait là-bas une école de bijoux qui m’intéressait. » La famille, qui s’est agrandie avec l’arrivée d’une seconde fille cette année-là, y déménage. En septembre, voilà Caroline élève à L’Ecole de joaillerie de Montréal avec une idée bien en tête : monter sa propre entreprise. Elle y passe un DEC technique sur trois ans. « C’est très manuel. On apprend à souder, à polir le métal, à intégrer la pierre. On a aussi des cours de dessin et sur l’histoire du bijou. » Au cours de son apprentissage, Caroline découvre « un monde qu’elle ne soupçonnait pas. » « Je me suis familiarisée aux différents types de bijoux : de mode, artistiques, privés. J’ai testé les trois. Créer des bijoux exposés dans des galeries spécialisées m’a beaucoup plu. » La Calédonienne participe à plusieurs concours qui lui permettent d’obtenir des prix - en 2018, elle remporte la seconde place dans sa catégorie du prestigieux Saul Bell Design Award - et d’acquérir une certaine notoriété. « J’ai été exposée un peu partout en Amérique du nord grâce à ça. »
Diplômée en 2015, Caroline ouvre un atelier où les clients viennent sur rendez-vous et continue de commercialiser ses créations. En 2018, un voyage en Nouvelle-Calédonie va l’inciter à prendre de nouvelles décisions. « Nous sommes partis six semaines en famille et ça s’est super bien passé. » L’idée alors de prendre un an pour parcourir le monde en famille fait son chemin. « Mais je trouvais que la bijouterie était impossible avec le fait de voyager. » Grâce à ses recherches, la trentenaire découvre le métier de rédacteur web. Elle s’y forme en ligne en 2018. Pour s’entraîner et comme elle aime « écrire et partager », Caroline ouvre son blog sur le bijou dans la foulée. En plus de son site officiel, la jeune femme peut librement évoquer sa passion sur son blog. « Je parle de comment créer un bijou. Avec mon esprit scientifique, je fais beaucoup de recherches pour donner un maximum d’infos et je partage mon expérience. De temps en temps, je fais des interviews d’autres bijoutiers. » Son blog fait mouche, les connexions se multiplient, les questions et les remarques affluent. Caroline se retrouve alors à un carrefour. « J’alimentais un blog bénévole mais qui demandait énormément d’heures de travail. Je ne pouvais pas répondre à toute la demande. » L’idée lui vient de lancer sa formation en ligne payante. Cinq mois de travail sont nécessaires pour lancer ce nouveau projet baptisé « Objectif bijoux ». Depuis mai 2019, les aficionados du bijou peuvent s’inscrire et accéder à une plateforme de formation. « Il y a dix projets à réaliser. Je les ai tous filmé d’avance. Il y a un projet par semaine qui se débloque. » Un choix qui s’avère payant là encore. « Ça a cartonné plus que je ne l’aurais cru. Il y a plus de trois cent inscriptions à ce jour. » Si Caroline a décidé de plus se consacrer à sa plateforme aujourd’hui, elle devra prochainement faire de nouveaux choix : déterminer quand la famille va partir en voyage autour du monde, décider des nouvelles vidéos à imaginer et continuer surtout à suivre ses envies.
Caroline partage une de ses vidéos. Ici la fabrication de A à Z d’une bague
par ambre@lefeivre.com