Calédoniens ailleurs : Laurent Bernut, un pari gagnant sur l’avenir

Le Calédonien mène une belle carrière dans la finance tout en voyageant en famille à travers le monde.
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, formation, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Laurent Bernut, gérant de fond algorithmique.
Financier, expert- comptable et auteur, au Japon, en Belgique, aux Etats-Unis, en français, en anglais, en japonais, en portugais ou encore en espagnol, Laurent Bernut est un globe-trotter, polyglotte, débordant de projets.  Un parcours atypique et trépidant pour ce Calédonien de 7ème génération.  Passionné, curieux, ce spécialiste de la finance a adopté la maxime Roland Mohamed, son professeur d’aïkido à Nouméa. «  Soit tu es le héros de ton existence, soit tu en es la victime ».  Pour se faire, Laurent est bien décidé à mener une vie ultra vitaminée, où travail, rigueur intellectuelle et vie de famille nomade se conjuguent.

Ce descendant d’une vieille famille de La Foa se passionne pour les maths et la finance très jeune.  « J’ai eu envie de travailler dans la Bourse car c’est un univers qui m’attire, synonyme d’adrénaline, de combativité ». Après un bac S à Jules Garnier, Laurent s’envole vers la métropole pour intégrer les classes prépa au Havre puis à Paris. Diplômé de l’école supérieure de commerce de Tours, l’étudiant enchaine avec un DESS de micro- économie à La Sorbonne.  Pourtant, au gré de ses stages, le Calédonien s’éloigne de son métier de financier.  Il atterrit à Kyoto au Japon dans une entreprise d’instrumentation scientifique. Ce touche-à-tout brillant et autodidacte passe dans le même temps un diplôme américain d’expertise comptable en correspondance. Ce n’est qu’à la trentaine que le Calédonien retrouve ses premières amours. « Ce que j’aime dans la Bourse, au delà de l’aspect mathématique, c’est l’aspect psychologique. C’est une sorte de joute intellectuelle. » Il est recruté par HSBC en tant que stratégiste avant de travailler pour les plus gros hedge fund (fonds d’investissements alternatifs ndlr) du Japon et du monde. Il rencontre sa femme Jo au pays du Soleil- Levant. Le couple se marie en Nouvelle-Calédonie le 11/11/2011 et a deux enfants, Nanami Alizée (3 ans) et Jules Kairu (12 mois).
Le Calédonien s'est installé en famille à New York
Depuis le 1er janvier 2015,  Laurent s’est lancé dans une nouvelle aventure professionnelle. En freelance, il développe un programme de trading algorithimique. L’occasion pour le Calédonien de joindre l’utile à l’agréable. Depuis un an et demi, ce grand voyageur entraine sa famille aux quatre coins du globe.  Entre le Vietnam, Venise, la Sicile, Bali, la Turquie, Hong Kong, Singapour ou Londres, son fils Jules, bientôt un an, aura visité un pays par mois de vie ! La famille vient tout juste de poser ses valises à Harlem (New York).  Triple casquettes sur la tête, Laurent jongle entre son activité d’analyste financier, termine l’écriture d’un ouvrage spécialisé sur les short-selling (les ventes à découvert ndlr) pour démystifier le phénomène et fait du conseil risk-management. A 45 ans, très attaché à ses racines calédoniennes, Laurent rêve d’enseigner la finance sur le Caillou et plus particulièrement aux handicapés. « Mon père était handicapé et enseigner aux personnes en situation de handicap serait pour moi un moyen de rendre la pareille à tout ce que mon pays m’a apporté. » 
 
Regardez Laurent Bernut expliquer les joies d’une famille de globe-trotters : 
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par Ambre LEFEIVRE