Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d'emploi, envie d'ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Morgan Bellec, étudiante en psychologie.
A 24 ans, Morgan se prépare à devenir psychologue. Un choix de métier qui n’a rien d’anodin. La Calédonienne cherche depuis petite à connaître, comprendre et à réfléchir sur ce qui l’entoure.
Née à Nouméa mais élevée non loin de Bourail, cette fille unique connaît une enfance solitaire, propice à l’imagination. «Je m’interrogeais beaucoup, je voulais comprendre plein de choses.» Son installation dans la capitale quand elle rentre au collège lui donne de nouveaux sujets de réflexion. «Mon nouvel environnement m’a encore plus poussé à comprendre, à aller vers les autres.» Au lycée, elle choisit la section ES portée encore par son intérêt pour les questions sociales et sociétales. En terminale, l’idée de réfléchir et de se consacrer aux autres fait son chemin. «Un de mes profs a mis en place le premier café philosophique sur le sens de la vie et ça m’intéressait énormément.» Le déclic vient après sa rencontre avec une sophrologue. «J’étais venue la voir pour déstresser avant le bac et moi qui étais tout le temps dans le ‘pourquoi’, elle m’a montré le ‘comment faire’.»
Décidée à devenir thérapeute, elle arrête son choix sur psychologue car «il y a un diplôme et le statut est protégé.» Bachelière en 2011, elle part en métropole un mois à la recherche de l’université adéquate. «Ca ne m’a pas vraiment aidé car les gens disaient ‘fac de psycho, fac poubelle’.» Rentrée bredouille, Morgan trouve la solution auprès d’une jeune psychologue. Après un séjour linguistique en Australie, elle s’installe en juillet 2012 à Angers pour intégrer l’université catholique de l’Ouest. Malgré des débuts un peu durs, la Calédonienne trouve rapidement ses marques. «J’étais dans la soif d’apprendre à la différence d’étudiants qui venaient d’avoir leur bac. Mais je savais que c’était ma voie à moi.» Sa licence se passe sans accro excepté sa difficulté à trouver des stages. Un semestre passé au Glendon College, à Toronto, lui donne des envies d’ailleurs. «Je me suis remise en question mais avec le problème de reconnaissance de diplôme, je suis revenue sur cette idée.»
En master 1, la métisse indonésienne choisit de se spécialiser en parcours clinique. «Le parcours travail lié aux problématiques de la vie en entreprise me plaisait moins.» En pleine préparation de son mémoire, l’étudiante, engagée au sein de l’association Acédopsy deviendra officiellement psychologue cet automne et prépare déjà l’après tout en gardant la tête sur les épaules. «J’ai envie de rentrer en Nouvelle-Calédonie. Je suis partie pour revenir et j’ai hâte de rentrer dans la vie professionnelle même si on nous prépare à la précarité du métier.» Surtout Morgan a hâte de mettre ses compétences au service des Calédoniens. «Je veux m’investir pour les patients calédoniens. Je peux avoir une connaissance de certains codes culturels et une posture plus adaptée.»
par ambre@lefeivre.info
Née à Nouméa mais élevée non loin de Bourail, cette fille unique connaît une enfance solitaire, propice à l’imagination. «Je m’interrogeais beaucoup, je voulais comprendre plein de choses.» Son installation dans la capitale quand elle rentre au collège lui donne de nouveaux sujets de réflexion. «Mon nouvel environnement m’a encore plus poussé à comprendre, à aller vers les autres.» Au lycée, elle choisit la section ES portée encore par son intérêt pour les questions sociales et sociétales. En terminale, l’idée de réfléchir et de se consacrer aux autres fait son chemin. «Un de mes profs a mis en place le premier café philosophique sur le sens de la vie et ça m’intéressait énormément.» Le déclic vient après sa rencontre avec une sophrologue. «J’étais venue la voir pour déstresser avant le bac et moi qui étais tout le temps dans le ‘pourquoi’, elle m’a montré le ‘comment faire’.»
Décidée à devenir thérapeute, elle arrête son choix sur psychologue car «il y a un diplôme et le statut est protégé.» Bachelière en 2011, elle part en métropole un mois à la recherche de l’université adéquate. «Ca ne m’a pas vraiment aidé car les gens disaient ‘fac de psycho, fac poubelle’.» Rentrée bredouille, Morgan trouve la solution auprès d’une jeune psychologue. Après un séjour linguistique en Australie, elle s’installe en juillet 2012 à Angers pour intégrer l’université catholique de l’Ouest. Malgré des débuts un peu durs, la Calédonienne trouve rapidement ses marques. «J’étais dans la soif d’apprendre à la différence d’étudiants qui venaient d’avoir leur bac. Mais je savais que c’était ma voie à moi.» Sa licence se passe sans accro excepté sa difficulté à trouver des stages. Un semestre passé au Glendon College, à Toronto, lui donne des envies d’ailleurs. «Je me suis remise en question mais avec le problème de reconnaissance de diplôme, je suis revenue sur cette idée.»
En master 1, la métisse indonésienne choisit de se spécialiser en parcours clinique. «Le parcours travail lié aux problématiques de la vie en entreprise me plaisait moins.» En pleine préparation de son mémoire, l’étudiante, engagée au sein de l’association Acédopsy deviendra officiellement psychologue cet automne et prépare déjà l’après tout en gardant la tête sur les épaules. «J’ai envie de rentrer en Nouvelle-Calédonie. Je suis partie pour revenir et j’ai hâte de rentrer dans la vie professionnelle même si on nous prépare à la précarité du métier.» Surtout Morgan a hâte de mettre ses compétences au service des Calédoniens. «Je veux m’investir pour les patients calédoniens. Je peux avoir une connaissance de certains codes culturels et une posture plus adaptée.»
par ambre@lefeivre.info