Calédoniens ailleurs : Sébastien Bellow, la réussite familiale comme source d’inspiration

Sébastien Bellow est docteur en biologie spécialisé en ingénierie microscopique.
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, formation, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Sébastien Bellow, biologiste à Paris. 
«J’imagine que je tiens mon ambition de ma mère qui a une carrière riche et dynamique. Elle réalise avec brio de nombreux projets depuis toujours».  A 33 ans, Sébastien est docteur en biologie spécialisé dans l’ingénierie microscopique. S’inspirant des belles carrières de ses proches, le scientifique n’a jamais manqué d’ambition.
A l’âge de 7 ans, il pose ses valises en Nouvelle-Calédonie. C’est sa mère, Ledji Bellow, personnage influent du développement culturel calédonien, qui entraine sa famille au bout du monde. Journaliste à l’époque, elle interviewe les époux Tjibaou avant de se lier d’amitié avec toute la famille.  Une rencontre qui détermine leur installation sur le Territoire. Après avoir œuvré au sein de l’ADCK pendant des années, Ledji Bellow enseigne aujourd’hui au lycée agricole de Pouembout.  Plongé dans la culture kanak dès son arrivée, Sébastien vit tour à tour à Nouméa, Païta, Koné puis Pouembout.
Titulaire d’un bac S en 1999, il part à Rouen débuter des études de médecine. Recalé au concours de première année, le jeune homme d’origine togolaise n’en baisse pas moins les bras et s’inscrit en biologie. Une révélation pour Sébastien qui se passionne pour la biologie cellulaire et la biochimie. Diplômé d’une licence, il continue sur cette voie en master d’imagerie pour la biologie. L’occasion pour lui de faire un stage à Nouméa à l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et à l’IRD. «J’étudiais la toxicité de la plante utilisée dans le kava et à l’inverse les effets bénéfiques que l’on pouvait en tirer dans la lutte contre la gratte.»  Un stage qui le complait dans son choix de carrière.  Derrière son microscope, le Calédonien se lance dans une thèse où il exploite la fluorescence des feuilles de vigne affectées par le mildiou. Un projet qui lui permet d’obtenir son doctorat en 2012 et d’enchainer les post-doc au CNRS puis à l’Institut Pasteur.
Sébastien Bellow travaille pour une start-up installée à l'Institut Pasteur à Paris
Technicien ultra qualifié dans la recherche microscopique, le scientifique est recruté par une start-up, Bioaxial, qui développe un module de microscope photonique.  Une technique qui permet d’observer des cellules. Un projet ambitieux pour un jeune homme plein d’avenir, Sébastien ambitionne de voir encore plus loin dans l’infiniment petit et d’étudier avec ce module des molécules !  Un parcours brillant que le biologiste rêve de partager avec les Calédoniens. «Je suis attaché à mon pays et je considère que j’ai une dette envers lui car j’étais boursier de la Province Nord.  Un bon moyen peut-être d’encourager les formations doctorales là-bas !»  En attendant, Sébastien a de l’ambition pour la Nouvelle-Calédonie espérant que la microscopie s’y développe prochainement.  
 
Sébastien Bellow nous explique comment un microscope photonique peut aider dans la recherche sur des maladies locales comme la gratte ou la dengue : 
Calédoniens ailleurs : Sébastien Bellow, la réussite familiale comme source d’inspiration