Cinq chiffres clés de l’ISEE, qui témoignent de la crise économique en Nouvelle-Calédonie

De nombreuses "zone dangereuses" sont visibles après les exactions. Ici, Une station service à Ducos. Nouméa. Septembre 2024.
16 700 salariés concernés par une autorisation de chômage partiel, au mois d’octobre. 9 000 personnes privées d’emploi de mars à septembre, dont 4 900 indemnisées au chômage total. La situation économique de la Nouvelle-Calédonie reste compliquée, plus de six mois après le début de la crise. Retrouvez cinq chiffres de l'ISEE, qui en témoignent.

En Nouvelle-Calédonie, l’emploi salarié est en difficulté. C’est ce qu’indique le dernier rapport de l’ISEE, concernant la crise sur le territoire. Il recense les principaux indicateurs collectés, au 31 octobre. 16 700 personnes encore salariées sont concernées par une autorisation de chômage partiel, pour le mois d’octobre. “En particulier dans les secteurs du nickel, du commerce, du transport et de la construction”. 9 000 salariés sont toujours privés d’emplois, dont 4 900 indemnisés au chômage total.

1. Le nombre de personnes au chômage total sous la barre des 5 000

Au mois d’octobre, 4 879 personnes sont placées au chômage total de droit commun, ou au chômage spécial “exactions”. Dans le détail, il y a 4 020 personnes au chômage de droit commun et 859 au chômage spécial “exactions”, en octobre. Les chiffres passent sous la barre des 5 000, alors qu’ils la dépassaient depuis le mois d'août.

L'évolution du nombre de personnes au chômage total, en Nouvelle-Calédonie.

2. 1 014 entreprises ont fait une demande de chômage partiel validée en octobre

Le nombre d’entreprises ayant fait une demande de chômage partiel validée a baissé, au mois d’octobre. Elles étaient 1 664 concernant le chômage partiel exaction en juillet 2024. Elles sont désormais 1 014. Pour un total depuis le mois de mai, de 6 957 entreprises.

Le nombre d'entreprises ayant fait une demande de chômage partiel validée.

Le nombre de salariés indemnisables au chômage partiel exaction, lui, augmente au mois d’octobre. Avec 20 100 personnes, contre 19 035 en septembre. À son plus fort, il était de 30 852, au mois d’août. Le nombre de salariés indemnisés au chômage partiel exaction, lui, baisse de plus de moitié en octobre, en passant à 3 202, contre 7 985 en septembre.

Le nombre de salariés, indemnisés au chômage partiel.

3. 120 sociétés et 1 150 entreprises individuelles ou travailleurs indépendants perdus depuis mai

Le tissu économique perd 120 sociétés et 1 150 entreprises individuelles, ou travailleurs indépendants, depuis mai, particulièrement dans l’industrie, les activités spécialisées et la santé”, précise l'ISEE. 447 entreprises de travailleurs indépendants inscrites au Ridet ont été radiées, au mois d’octobre. C’est une centaine de plus qu’au mois de septembre. Du côté des sociétés, elles sont 73, contre 58 au mois de septembre.

Le nombre de radiation des entreprises au Ridet augmente, de septembre à octobre.

Le nombre d’inscription, en revanche, lui, augmente au mois d’octobre comparé à septembre. 

4. -35% d’importations de mai à octobre

De mai à octobre 2024, les importations sont inférieures à leur niveau de 2023, avec -35%. Signe que la demande intérieure ne redémarre pas, impactée par les réductions ou cessations d’activité des entreprises, par la baisse de pouvoir d’achat des ménages, et une chute de l’investissement”, détaille le rapport de l’ISEE.

Les importations baissent et les exportations augmentent, en octobre.

5. Les ménages les plus modestes consacrent 28% de leurs dépenses, à l’alimentation

Les prix à la consommation augmentent selon l’ISEE, à cause de l’augmentation des prix de l’électricité, des produits manufacturés et des transports. “Les prix de l’alimentation restent stables, mais leur hausse de 6,7% depuis le début de l’année grève le pouvoir d’achat des ménages et fragilise particulièrement les plus modestes, qui consacrent 28% de leurs dépenses à leur alimentation”, indique l’ISEE.

L'indice des prix général et de l'alimentation, selon le type de ménage.

En temps normal, les revenus du travail représentent en moyenne 80% du revenu disponible des ménages calédoniens. Leur baisse, compensée par l’indemnisation du chômage, pénalise la consommation”.