Confinement : les professionnels des activités nautiques face aux restrictions

Comment combiner les loisirs en mer avec les mesures de confinement édictées par les autorités pour lutter contre le Covid-19 ? La réouverture de la navigation de plaisance est une bonne nouvelle pour les professionnels, mais la situation reste compliquée pour beaucoup.

L’annonce vendredi dernier de l’autorisation, dans le cadre du confinement adapté, de la navigation de plaisance à compter de ce lundi 25 octobre a été accueillie d’une façon mitigée par les professionnels du secteur. Car si les bateaux peuvent reprendre la mer, l’accès aux îlots reste interdit et le confinement strict est toujours en vigueur les week-ends. 

Les clubs de plongée soulagés

Il a suffi d’une publication sur la page Facebook d’un club de plongée vendredi pour que tout soit réservé. Les habitués n’ont pas traîné. 
"On a réduit à 70 % l’occupation du bateau, donc ça veut dire qu’on ne peut pas être plus de douze à bord, le pass sanitaire évidemment et une identification par numéro du matériel utilisé par chaque personne. On est content de reprendre !" explique Alexis, instructeur de plongée. 
Une bonne nouvelle donc, parce qu’en plongée, on n’a pas besoin des îlots. 

Des croisières sous conditions

Mais pour les skippers qui proposent des sorties en catamaran, c’est une autre histoire. Cyril a la chance d’avoir eu une réservation de croisière pêche pour cette semaine. Une respiration qui est la bienvenue. 
"Pour l’instant, je suis en stand-by au niveau des week-ends puisque de toute façon, on n’a pas le droit travailler les week-ends. Par contre, j’ai la chance d’avoir des clients qui m’avaient contacté pour une croisière cette semaine. Mais du coup j’ai du leur faire une remise plus importante du fait qu’on n’a pas le droit de débarquer sur les îlots". 

Les taxis-boats pénalisés

Sans l’ouverture des îlots, certains professionnels sont tout simplement coincés au port. 
"En cata, on pourrait imaginer que ça peut être possible quand même, d’arriver à faire une croisière sans descendre sur un îlot, pratiquer du palmes, masque, tuba aux abords de l’îlot" explique Pierre-Olivier Bertheaux, responsable de la Maison du Lagon et coordinateur du syndicat des activités nautiques et touristiques. "Mais pour tout ce qui est taxis-boats par exemple, ça ne peut pas fonctionner puisque leur destination, c’est bien un îlot en général".   


La problématique du week-end

Le plus dur reste l’application du confinement strict le week-end. Les deux jours d’affluence en temps normal. 
" Pour Nouméa encore, on aurait un petit fond de clientèle, mais le problème, c’est que les gens ne vont pas bouger. S’il y a confinement strict le midi, ils ne vont pas venir plonger le samedi matin. Maintenant, on va voir, si les gens veulent bien prendre des jours de congés en semaine, c’est cool. Si les gens attendent le week-end toujours pour faire des activités, ça ne va absolument rien changer" commente encore Pierre-Olivier Bertheaux.  

La maison du lagon propose des croisières d'observation des baleines

Une année difficile

Sans compter une autre inquiétude : dans l’hypothèse de la réouverture des frontières, ceux qui le peuvent partiront rapidement en vacances à l’étranger. Ce qui signifie moins de clients pour les professionnels locaux qui ont déjà eu une année très difficile.
"Cette année, on a quand même fait deux confinements, avec deux fois les vacances qui ont sauté et qui étaient à l’intérieur du confinement. Et là, ce confinement, on est dans une période où normalement on est censé  avoir un peu plus de croisières, on est en approche du pic d’activité, le moment où une bonne partie du chiffre d’affaires est fait" explique Pierre-Olivier Bertheaux qui indique qu’une demande d’aide pour le secteur a été envoyée au gouvernement. 
Pierre-Olivier Bertheaux, responsable de la Maison du Lagon et coordinateur du syndicat des activités nautiques et touristiques, au micro de Stéphanie Chenais.  

Activités nautiques itw Bertheaux