Contamination au mercure : faut-il s'inquiéter de la consommation de thon en Nouvelle-Calédonie ?

Mercure dans le thon : quel danger ?
En Nouvelle-Calédonie, le thon est un aliment apprécié, mais il peut aussi représenter un risque en raison de la contamination au mercure. Des experts locaux appellent à la vigilance, notamment face aux espèces les plus touchées par ce métal lourd d’origine naturelle et industrielle.

Très apprécié en Nouvelle-Calédonie, le thon s'invite régulièrement à table pour ses bienfaits nutritionnels. Mais ce poisson est aussi porteur de risques, notamment en raison de sa contamination au mercure. Les autorités sanitaires et les experts mettent en garde : toutes les espèces ne se valent pas, et une consommation excessive pourrait représenter un danger pour la santé.

Le mercure, un contaminant global

Le mercure est naturellement présent dans l’environnement, mais les activités humaines, principalement industrielles, en sont la principale source. Ce métal toxique se dépose dans les océans via les courants marins et l’atmosphère.

L’Asie du Sud-Est produit une quantité importante de mercure atmosphérique, qui se retrouve partout dans le monde, même dans des zones éloignées des industries.

Yves Le Tourneur, enseignant-chercheur à l’Université de Nouvelle-Calédonie

Les espèces à éviter

Tous les poissons ne sont pas égaux face au mercure. Selon l’Agence Sanitaire et Sociale de Nouvelle-Calédonie, le thon jaune et le thon blanc peuvent être consommés avec modération par tous les publics. 

Recommandations DASS

En revanche, les espèces comme le thon bachi, le marlin et l’espadon, situées en haut de la chaîne alimentaire, présentent des niveaux de contamination préoccupants.

Certains poissons dépassent de loin les normes calédoniennes, fixées à 1 mg de mercure par kilo. On trouve des marlins ou espadons à 20 mg par kilo dans certains pays.

Martine Cornaille, présidente de l'association Ensemble pour la planète

Mais pour le thon, "pas de quoi s'alarmer", affirme le docteur Claude Maillaud. Le mode de préparation joue aussi un rôle dans la contamination. Le docteur Maillaud rappelle que le thon en boîte contient généralement plus de mercure que le thon frais, en raison des transformations qu’il subit.

Des risques réels mais limités

Malgré ces constats, les risques sanitaires restent sous contrôle en Nouvelle-Calédonie.

Une étude menée par la DASS auprès de femmes enceintes a révélé que seules 5 % des participantes présentaient des concentrations faiblement préoccupantes de mercure.

docteur Claude Maillaud

Consommer du thon en Nouvelle-Calédonie reste possible, à condition de choisir les bonnes espèces et de limiter sa consommation. Un équilibre essentiel pour profiter des bienfaits nutritionnels de ce poisson tout en protégeant sa santé.

Un reportage de Marion Thellier, Caroline Antic-Martin, Claude Lindor et Gaël Detcheverry. 

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