Depuis 2005, les forces armées basées en Nouvelle-Calédonie interviennent tous les ans au Vanuatu dans le cadre de l’opération Castor. Cette année, les Fanc ont élu domicile pour trois semaines sur la petite île francophone de Vao, située au Nord-Est de Malekula.
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Nom de code: opération Castor. Double objectif: venir en aide aux populations qui vivent dans des zones difficiles d’accès et participer à la promotion de la francophonie. Cette année encore, les Fanc interviennent dans ce cadre au Vanuatu, où ils ont élu provisoirement domicile sur l’île francophone de Vao.
Retrouvez également le reportage de Sylvie Hmeun et Michel Bouilliez.
Mission catholique
Ils sont en tout 35 militaires à avoir embarqué à bord du B2M d’Entrecasteaux, pour rallier le 11 juin cette mission catholique située au Nord-Est de Malekula (Mallicolo au temps des Nouvelles-Hébrides).L'école et l'eau potable
Leur séjour de trois semaines doit permettre de rénover l’école primaire de Vao et d'installer un panneau solaire pour faire fonctionner la station de pompage offerte par une ONG américaine, afin d’alimenter en eau potable l’établissement scolaire et une partie de la population.Réception des travaux le 4 juillet
Les travaux des Fanc devront s’achever d’ici au 4 juillet, date à laquelle ils seront réceptionnés en présence des autorités françaises, calédoniennes et vanuataises. Pour ces chantiers, les personnels des Fanc sont aidés par une dizaine de représentants de l’armée vanuataise, la Vanuatu Mobile Force.Rénovation à six millions
La restauration de l’école représente un coût de six millions CFP, octroyés par l’ambassade de France au Vanuatu à hauteur de 4,8 millions et par le gouvernement calédonien pour 1,8 million. Les explications du père Rodrigue Bong. Originaire de Tanna et âgé de 32 ans, il officie en tant que prêtre à la mission catholique de Vao depuis trois ans.Vacances pour cause de travaux
L’école primaire de Vao a été créée en 1902 par le père Jean-Baptiste Jamond. L’établissement, qui porte d’ailleurs son nom, compte 283 élèves. Exceptionnellement, ces derniers n’ont pas classe, en attendant la fin des travaux.Tous ensemble devant la coupe du monde
Du coup, des matches de foot s’organisent avec les Fanc à chaque fin de journée, avant de suivre tous ensemble les rencontres de la coupe du monde. Une compétition que toute la population, majoritairement supportrice des Bleus, peut suivre grâce à ces visiteurs: une parabole a été installée ainsi qu'un «grand écran» - un drap blanc déployé sur les murs de la maison commune. C'est ce qu'a expliqué le père Rodrigue à Sylvie Hmeun.Traversée
Après le primaire, les enfants sont contraints de quitter leur île pour aller au collège «de Vao», mais sur la «grande terre». Chaque jour, ils effectuent la traversée. De petits bateaux à moteur assurent au quotidien les rotations entre l’îlot et Malekula.Une communauté sur deux rives
La moitié de la communauté de Vao, qui compte au total 2000 âmes, vit sur place et le reste, sur la grande terre. Un aller simple coûte cinquante vatus (à peu près l'équivalent en francs CFP). Vingt vatus, pour les enfants et les collégiens. La traversée dure une dizaine de minutes. Certains la font sur leur pirogue.Important don de livres
Le d'Entrecasteaux, lui, a une telle capacité de chargement qu'il n'a pas seulement amené ce qu'il fallait pour l'opération Castor. Le B2M a aussi débarqué un autre genre de cargaison: 600 kilos de livres qui ont fait le bonheur des élèves scolarisés au collège de Vao. Des cartons d'ouvrages collectés par l’association Pikinini grâce à la générosité des Calédoniens. Sylvie Hmeun a croisé sur la plage de l’île les collégiens qui récupéraient les précieux colis, accompagnés de leur surveillant Timothée Antoine.
Avion, 4x4, bateau
En tout, le trajet depuis Port-Vila demande une heure de vol et une heure de piste accidentée en 4x4 à Malekula, avant d’embarquer sur un bateau pour la traversée.Au rythme des tambours
Sur place, les habitants vivent au rythme des tambours traditionnels. A 5h45 du matin, puis à 17h30 pour marquer la fin de la journée et l’heure de la prière. Ici, ce sont le vieux Fidel Terong et Tobi Melterongrong qui font résonner les tambours, dont le son peut s’entendre sur la grande terre jusqu’à une dizaine de kilomètres.Retrouvez également le reportage de Sylvie Hmeun et Michel Bouilliez.