Arrivé en mai 2019 en Nouvelle-Calédonie, Erick Roser quittera bientôt le territoire pour rejoindre l'hexagone. Son passage aura notamment été marqué par la crise sanitaire, mais aussi par la mise en place de plusieurs chantiers.
Parmi ces pistes de travail, l'amélioration de la maîtrise des fondamentaux ou encore la prévention des violences dans les établissements scolaires. Invité du journal télévisé ce vendredi 28 avril, Erick Roser a dressé le bilan de son action.
NC la 1ère : Lequel de vos chantiers retiendrez-vous particulièrement ?
Erick Roser : Le premier d'entre eux a été de saluer la capacité de l'école à répondre à des situations tout à fait exceptionnelles. C'est à dire de relever ce défi alors que la société était perturbée.
Nous avons dû maintenir le lien pédagogique avec les élèves, avec tout l'engagement des professeurs, des équipes. Il a fallu déployer beaucoup d'ingéniosité pour que dans cette période, l'école reste un facteur de stabilité et que les jeunes continuent d'avoir de l'éducation et de l'enseignement.
Vous avez souhaité que les maths et le français soient prioritaires dans l'enseignement en Calédonie. Le pari est-il réussi ?
On avait effectivement constaté au départ qu'il y avait un enjeu autour de la maîtrise des fondamentaux. Ce sont des éléments qui conduisent aux autres connaissances donc il faut s'employer à réduire les difficultés et de fait, réduire l'illettrisme et l'innumérisme.
On s'y est employé dans tous les établissements en menant des actions de remédiation et on observe déjà des résultats qui progressent et qui réduisent ces difficultés. On a travaillé avec le premier degré, avec l'école élémentaire. On s'est rapproché car ce sont deux directions différentes.
Isabelle Champmoreau a rapproché les deux directions pour qu'il y ait plus d'échanges et de continuité. On travaille avec la recherche également pour trouver les ressorts didactiques pour progresser.
Le fait qu'il y ait deux "têtes" dans l'enseignement calédonien vous a-t-il perturbé ?
Au départ, oui, car effectivement dans les fonctionnements en Métropole, les recteurs d'académie ont compétence jusqu'à l'université. Ici, ma première action a été de travailler conjointement avec la DENC (ndlr : Direction de l'Enseignement de la Nouvelle-Calédonie).
Il paraissait nécessaire que l'on se rapproche même géographiquement car c'est dans ces échanges quotidiens que l'on progresse et que l'on trouve des proximités, que les équipes se forment. C'est ce que l'on a fait puisque la DENC vient de nous rejoindre dans les locaux du vice-rectorat.
Certaines structures de proximité ont été fermées, c'est le cas des antennes des lycées professionnels notamment à La Roche ou encore à Poindimié. Vous le regrettez ?
C'était des structures de proximité qui n'étaient plus du tout dans la réponse aux demandes des familles. On avait très peu de voeux qui s'exprimaient sur les formations offertes et il a donc fallu repenser, adapter la carte des formations aux besoins de l'économie et de l'entreprise ainsi qu'aux aspirations des familles et des élèves.
L'inclusion des élèves handicapés est un problème persistant. Faites-vous toujours en sorte d'améliorer les choses ?
Ce n'est pas un problème mais une ambition : que tout élève puisse conduire sa scolarité parmi les autres. On a considérablement développé les unités locales d'inclusion scolaire. Il s'agit d'un appui pour que les élèves puissent mener une scolarité inclusive, c'est à dire qu'ils aient des moments d'activité avec les autres.
Il y a bien entendu un enjeu de conduire cette inclusion et former les enseignants pour pouvoir s'adresser à ce public très différent dans l'accès à l'apprentissage.
Au terme de ces quatre années, pouvez-vous dire que l'on enseigne de la même façon sur l'ensemble du territoire ?
Il y a effectivement des enjeux autour de la répartition et de la situation des collèges isolés, sur la côte Est notamment. Dès mon arrivée, je me suis dit qu'il fallait que je connaisse la Nouvelle-Calédonie et je l'ai donc sillonnée. Mes premières visites ont finalement été les plus éloignées de ce que je connaissais de la Métropole.
Je me suis rendu compte de toute l'importance qui s'attachait à renforcer la qualité de l'enseignement dans les collèges isolés. La renforcer en y affectant davantage d'enseignants qualifiés, en lui donnant davantage de moyens mais aussi en faisant en sorte de rendre ces collèges plus attractifs.
On a veillé à ce qu'il y ait un rééquilibrage dans l'attractivité des établissements et dans leur offre pédagogique et éducative.