La crise du Covid-19 fait flamber le budget de la Nouvelle-Calédonie

Le gouvernement a adopté mardi les projets de budgets supplémentaires (BS). Celui de la Nouvelle-Calédonie double par rapport à l'année dernière pour dépasser les 13 milliards inscrits au BS. En cause, le financement des mesures liées à la crise sanitaire.
L’an passé, le budget supplémentaire propre à la Nouvelle-Calédonie s’élevait à 6,4 milliards de francs CFP. Pour 2020, on flirte avec les 13,8 milliards. 
Une enveloppe conséquente à laquelle s’ajoutent deux autres budgets, celui de reversement à destination des établissements publics à plus de 4 milliards, et celui de répartition pour alimenter les collectivités à près de 7,7 milliards CFP.
 

Plus de 25 milliards pour la crise du Covid-19

Des budgets supplémentaires rendus possibles par le prêt garanti par l’Etat. Ils permettent notamment d’absorber jusqu’en fin d’année les conséquences de la crise sanitaire.
« Le poids de la crise Covid-19 est de plus de 25 milliards de francs CFP , et donc c’est une conséquence lourde à porter dans le budget de la Nouvelle-Calédonie » explique Yoann Lecourieux, membre du gouvernement en charge du budget. « C’est aussi une difficulté pour l’ensemble des collectivités, mais ça a été nécessaire et ce qui a pu nous prémunir de l’entrée du virus au niveau de la Nouvelle-Calédonie ». 
Ces dépenses liées au Covid se répartissent entre celles qui sont liées au rapatriement, vols, quarantaine ou aides financières notamment, celles liées aux mesures économiques d’urgence avec le chômage partiel, les reports de cotisations sociales et les pertes fiscales, et l’anticipation du remboursement du prêt de l’AFD. Total : 25 milliards de francs dépensés d’ici la fin de l’année.

 

Des conséquences sur les ménages, les entreprises, et les finances publiques 

Une baisse de trois à quatre points du PIB est envisagée, avec des conséquences directes sur le quotidien des ménages.
«  Ça veut dire certainement de l’emploi en moins, en général, c’est corrélé. Si c’est de l’emploi en moins, c’est de la masse salariale en moins, donc c’est des situations des ménages qui s’affaiblissent et la précarité qui peut augmenter » explique Magali Ardoino, responsable des études à l’IEOM. « Ça veut dire aussi des chiffres d’affaire inférieurs pour les entreprises, donc moins de recettes fiscales. Donc ça vient poser un problème pour les budgets, un problème de finances publiques. »
 
Pas de panique pour l’instant. Le remboursement du prêt consenti par l’AFD ne débutera que dans deux ans, le temps, si possible, d’inverser la tendance.
Objectif : relancer la croissance et permettre le remboursement de la dette de manière naturelle et endogène à l’économie calédonienne.
Les explications d'Anne-Claire Lévêque et Philippe Kuntzmann. 
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