Crise en Nouvelle-Calédonie. A Dumbéa, une crèche a perdu 58% de ses enfants

Un reportage de Caroline Antic Martin et Mourad Bouretima. ©NC la1ère
Cette crèche qui se situe dans le quartier d'Auteuil, à Dumbéa, a rouvert après des semaines de fermeture dues aux blocages et aux saccages. À cause des émeutes, elle a perdu plus de la moitié de sa clientèle.

Derniers jours dans cette crèche de Dumbéa, pour Gauthier Chesneau et sa petite Anna, 8 mois. Dès septembre, la petite fille ira dans une structure pour enfants qui se situe dans les quartiers sud de Nouméa. Un crève-cœur pour ce papa contraint de déménager début juin, en raison des émeutes. 

"Au début, on a envisagé de la laisser dans cette crèche qui est adaptée pour ma fille. Mais, malheureusement, plus le temps passe, plus ça devient compliqué de faire les allers-retours. On a trouvé une structure dans les quartiers Sud, dans le même état d'esprit", atteste Gauthier Chesneau.

58 % d'enfants en moins

Depuis le 13 mai, cette crèche d'Auteuil a perdu 58% de sa clientèle, dont 30% à cause de l’insécurité et 28% suite à une perte d’emploi ou un départ définitif. "On a été mis en sauvegarde pour anticiper les difficultés et l'effet domino. Une partie du personnel est au chomage partiel, sur 42 employés, 19 ont pu revenir. Ceux qui sont là travaillent 4 à 5 heures par jour, on repartit les heures pour faire travailler tout le monde", explique la co-directrice de la crèche, Claudia Jeandot.

Cette situation est difficile pour cette employée, salariée de l’entreprise depuis l’ouverture, en 2012. "On est triste et en colère, on essaye de travailler pour nous, notre famille. Si je perds mon travail, je perds tout et je retourne dans les îles, et là-bas, y'a pas beaucoup de travail", explique-t-elle.

Optimisme

Malgré les semaines de fermeture, les intrusions et les saccages, la structure tient grâce à la détermination et l’optimisme de l’équipe. Elle a aussi bénéficié des aides de l’Etat et de la Province sud. "On appréhende un peu le fait que des familles partent mais il y a aussi celles qui arrivent. Hier, une famille de gendarme a inscrit ses enfants. On a bon espoir si ça se stabilise et que la sécurité est là", conclut Claudia Jeandot.