C’est un petit gîte à deux pas de la plage de Luengoni, au Sud-Est de Lifou. En temps normal, il affiche complet, en cette période de l’année. Pourtant, le planning des réservations reste désespérément vide. Privée de touristes, Bella Patel, la gérante, tente de résister. Pour surmonter la crise, elle a décidé de diversifier son activité.
Je vais faire des barquettes et je vais vendre. Même si je n'ai pas de réservations au niveau de l'hébergement, je vais rattraper un peu au niveau de la restauration.
Bella Patel, gérante du gîte Chez Bella
Vides ou réquisitionnés
Les hébergements touristiques devraient pourtant tourner à plein régime, en fin d'année. Mais en raison de la crise, de nombreuses chambres s'avèrent vides, quand elles ne sont pas réquisitionnées pour loger les forces de l’ordre déployées en Nouvelle-Calédonie. Le personnel est placé au chômage partiel, les pertes financières sont considérables.
Chute soudaine
Direction la Baie-des-citrons, à Nouméa, où un établissement idéalement situé a jusque-là résisté. Il enregistre un taux d’occupation de 85 %, pour l'essentiel grâce à la clientèle locale et aux voyageurs professionnels. Mais voilà, depuis une semaine, les réservations ont chuté, de 30 à 35%. "Je pense que c'est lié aux vacances scolaires, également en partie au départ des forces de l'ordre dans certains autres hôtels... C'est un ensemble", analyse le directeur général.
On a très peu de visibilité pour 2025. Mais notre devoir est d'être actif. On se doit d'être prêt dans l'éventualité d'une relance qu'on espère tous.
Lancelot Paillotin, irecteur général de l’hôtel Beaurivage
Stratégie
Malgré des perspectives incertaines, pour ce directeur d’hôtel, la réponse est à la fois commerciale, digitale, mais aussi environnementale, afin de conserver les clients et d'en attirer de nouveaux. Cette stratégie sera-t-elle suffisante pour compenser les pertes ? La relance touristique représente un défi majeur pour l’économie de la Nouvelle-Calédonie.
Ci-dessus le reportage de Sheïma Riahi, Mathieu Ruiz-Barraud, Christian Favennec et Héléna Kamberou.