Crise en Nouvelle-Calédonie. Près de 20 000 personnes potentiellement concernées par les différents dispositifs de chômage

Après les émeutes de mai 2024, le tissu économique calédonien a perdu de nombreux emplois.
Conséquence des violences qui durent depuis plus d'un mois et demi en Nouvelle-Calédonie, de nombreux salariés ont perdu leur emploi. Les chiffres commencent à se préciser dans le secteur privé. Avant la crise insurrectionnelle, on comptait en moyenne 2400 chômeurs par mois. Les chiffres ont depuis explosé.

Selon la direction du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, les différents dispositifs de chômage pourraient potentiellement concerner près de 20 000 personnes sur le territoire, soit 27% du secteur privé.

Une synthèse officielle mesure le poids de la crise insurrectionnelle : près de 800 entreprises pour 10 000 salariés qui ont sollicité le chômage partiel spécifique lié aux exactions de 2024. "Pour le chômage partiel spécifique, il faut que les entreprises puissent démontrer qu'elles ont eu un impact significatif lié aux exactions sur leur chiffre d'affaires, sur leur résultat d'exploitation par exemple et donc qu'elles ont dû cesser leur activité ou qu'elles ne peuvent pas fonctionner normalement", explique Philippe Martin, directeur de la direction du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.

2 000 salariés pour la SLN

Une note transmise au Congrès de la Nouvelle-Calédonie précise quel type d'entreprises sollicite ce chômage partiel spécifique "exactions". Au 15 juin dernier, la SLN a ainsi fait des demandes pour plus de 2000 salariés de l'usine de Doniambo et des différents sites miniers. Mais pour l'essentiel, 77% des demandes proviennent d'entreprises de petite taille. Les industries manufacturières et le secteur du commerce sont grandement touchés, détaille le document.

Le détail des dispositifs

Un dispositif de chômage total spécifique "exactions" existe également. " Sur le chômage total de droit commun, l'allocation est de 75% du SMG pendant 9 mois. Alors que pour le chômage total spécifique exactions, les trois premiers mois sont à 70% du salaire avec un plafond à 288 000 francs, soit deux fois et demie le SMG. Les trois mois suivants sont à 100% du SMG et pour les trois derniers mois on retrouve les mêmes modalités que pour le chômage de droit commun", détaille Philippe Martin. "Sur le chômage partiel spécifique, c'est 70% jusqu'à deux fois et demie le SMG, et là pendant trois mois, renouvelable une fois."

Une liste d'entreprises arrêtée par le gouvernement

Des critères sont fixés pour l'éligibilité au chômage total spécifique : une liste des entreprises, détruites à au moins 50%, a été arrêtée par le gouvernement.

À noter enfin que 4300 entreprises ont fait appel au fonds de solidarité de l'état.

Le reportage de Martin Charmasson :

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