De plus en plus de femmes actives en tribu

Nouvelle-Calédonie, Ouvéa, tribu Takedji, cabane traditionnelle (photo d'illustration).
Après la récente étude de l'Isee, focus sur les populations qui vivent sur terres coutumières. Parmi les thématiques abordées : la place des femmes en tribu. L'Isee constate que le taux de femmes actives en tribu a augmenté.

Des femmes ambitieuses, qui ont des idées et envie de développer des activités. En trente ans, le taux de femmes actives en tribu, c’est-à-dire la part des femmes parmi l'ensemble des actifs, est passé de 36 % à 44 % en 2019. Une nette progression, mais c’est tout de même 4 points de moins que pour les femmes qui vivent hors tribu. C'est ce que révèle la récente étude sur la population résidant en tribu menée par l'Institut de la statistique et des études économiques. 

Le taux d’activité des femmes est de 39 % en tribu et 61 % hors tribu.  En d'autres termes, sur l’ensemble des femmes de 15 à 64 ans vivant en tribu, 39 % sont actives (en emploi ou au chômage) contre 61 % hors tribu. 

Selon Marie Vaiadimoin, qui relaie les actions de l’Adie dans la région de Hienghène, les femmes ont besoin de dispositifs de proximité pour lancer des projets. "On n’a pas beaucoup de mamans qui ont vraiment des diplômes pour pouvoir travailler dans des bureaux, explique cette femme originaire de la tribu de Tendo. On a des mamans qui peuvent travailler dans des entreprises et monter de petites entreprises. Heureusement qu’on a l’Adie, qui est arrivée dernièrement à Hienghène, pour pouvoir aider les personnes qui veulent se lancer à monter de petits projets. Ces femmes-là peuvent s’émanciper."

"Les forces vives de la tribu, ce sont ces femmes-là"

Des femmes qui n’ont pas forcément une, mais parfois plusieurs activités au fil de l’année et des besoins. "La polyactivité, c’est une autre caractéristique, constate Christiane Waneissi, originaire de Lifou et chef d’entreprise. Nous, on a quatre ou cinq activités, on ne peut pas aller dans une case seulement. Les forces vives de la tribu, ce sont ces femmes-là."

D’après cette étude, les jeunes femmes kanak souvent plus diplômées quittent davantage le milieu tribal que les jeunes hommes. Mais pour Christiane Waneissi, la réalité est plus complexe derrière les chiffres. "Cette femme, qui est dans les statistiques de l’étude, a choisi d’avoir son activité artisanale en vivant à la tribu. C’est l’épanouissement, c’est son bien-être. Le salariat, c’est pas forcément le Graal."

Autre constat de cette étude de l’Isee : les femmes kanak en tribu occupent davantage des métiers qualifiés que les hommes.