Les établissements culturels à la peine face aux baisses de subventions

Si les visiteurs vont pouvoir retrouver des expositions, spectacles et pièces de théâtre, les structures locales pâtissent de l'arrêt de leur activité, mais aussi de la baisse de subventions.

Des couloirs vides, et des salles d’expositions sans visiteurs. C’est le quotidien du Centre Culturel Tjibaou ces derniers mois. Malgré la baisse de fréquentation et le confinement lié à l'épidémie de Covid-19, les professionnels de l'établissement s'évertuent à améliorer le développement culturel local, porté par l’Agence de développement de la culture kanak. Pour cela, elle organise l’accueil des scolaires, mais aussi des conférences et des expositions avec les artistes locaux et cela, malgré un budget toujours en diminution. 

Le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel :

 

Des missions à minima

"En 2020, on a eu le budget le plus bas de l’histoire de l’ADCK. On essaie malgré tout de tenir nos missions à minima, mais par moments, c’est tellement à minima qu’on intervient peu", lance Guillaume Soulard, directeur artistique et culturel du centre culturel Tjibaou. 

Le conseil d’administration du Centre Culturel Tjibaou avait eu une bonne nouvelle à la fin 2020 : un budget en hausse en 2021. Mais après la chute du gouvernement et la prise en main du budget par l’Etat, le doute est de retour. 

"Avec quel budget et quel crédit va-t-on travailler cette année? On a eu des crédits inscrits en fin d’année dernière pour le fonctionnement du centre, ils ont été votés par notre conseil d’administration mais aujourd’hui, il faut voir comment va se traduire ce budget de la Nouvelle-Calédonie 2021 via la Cour des comptes et le gouvernement qui, on l’espère, va se mettre en place bientôt", poursuit le professionnel.

"Nous redoutons tous la manière dont nous serons traités"

Des difficultés partagées par le conservatoire de musique de la Nouvelle-Calédonie, au sein duquel la saison 2021 est composée en grande partie de créations propres, réalisées par les professeurs. Cette année, ce sont douze concerts autour du piano et du violon, de la musique des Andes, du festival Trompettes sous les étoiles qui y sont proposés. Des rendez-vous financés grâce à des subventions et à la vente de billets.

"Nous redoutons tous la manière dont nous seront traités, assure Pascale Doniguian, directrice de l’établissement. Nous avons entendu que la base des subventions serait celle de 2020, qui avait déjà été cuisante pour le conservatoire mais aussi pour d’autres."

Aujourd’hui, nous sommes au plafond de ce que l’on pouvait nous enlever. Aller au-delà, ce serait nous enlever des enseignant, des élèves et finalement, ce qui fait notre raison d’être.

Pascale Doniguian

 

Quatre semaines de confinement qui ont un peu plus fragilisé les budgets des établissements culturels locaux, déjà touchés par les coupes budgétaires ces dernières années.