DECRYPTAGE. Ce statut qui décourage les pompiers volontaires en Nouvelle-Calédonie

De gauche à droite et de haut en bas : la caserne d'Ouvéa, celle de Boulouparis, un camion des pompiers de Nouméa et la caserne de Koné.
El Niño se réinstalle dans le Pacifique équatorial, et avec lui, la saison des incendies qui s’annonce chargée pour les soldats du feu. 80 % d’entre eux sont volontaires en Calédonie, et les casernes ont du mal à maintenir des effectifs opérationnels. C’est que, contrairement à l’Hexagone, leur statut n’a pas évolué depuis 2005. Et tous les acteurs sont unanimes pour dire qu’il y a urgence à le réformer.

"Plus de 80% des effectifs de sapeurs-pompiers qui interviennent quotidiennement - parfois dans des conditions météorologiques difficiles et risquées pour leur vie - sont des volontaires, qui perçoivent une indemnité souvent inférieure au salaire minimum horaire", constate Alexandre Rossignol, officier de communication à la sécurité civile. Il fait partie de ceux qui ont rédigé les statuts, il y a 18 ans. Ils prévoyaient des vacations horaires maximum de 390 francs l’heure de garde en caserne, et 1 171 francs l’heure en intervention.

L’arrêté du gouvernement n°2005-3481 du 15 décembre 2005 fixe en effet le niveau maximum de rémunération pour les vacations de sapeurs-pompiers volontaires, mais toutes les communes n’appliquent pas ces pourcentages du SMG (salaire minimum garanti).

Les indemnités horaires des volontaires en Calédonie :

Arrêté du gouvernement calédonien fixant les taux des vacations des sapeurs-pompiers

 

"Aujourd’hui, moi, j’inverserais ce tableau pour donner plus à ceux qui ont le plus de difficultés", propose Mauro Pizzolitto, le président de l’Union des pompiers calédoniens. Difficile, en effet, pour les volontaires qui n'ont pas d'emploi en parallèle, de vivre dignement de cette activité sans passer leur vie à la caserne. Dans l’Hexagone, l’indemnité des sapeurs-pompiers volontaires a été revalorisée plusieurs fois ces dernières années. La crise des vocations est nationale, les services départementaux d’incendie et de secours espèrent recruter 50 000 nouveaux volontaires d’ici cinq ans.

Les indemnités horaires des volontaires dans l'Hexagone :

Arrêté du 21 septembre 2022 fixant le montant de l'indemnité horaire de base des sapeurs-pompiers volontaires en France

On remarque que dans l’Hexagone, il y a une indemnité horaire unique selon le grade. Mais en Nouvelle-Calédonie, il existe une différenciation entre les heures passées en astreinte, en garde à la caserne, en formation et en mission opérationnelle. Ainsi, un personnel du rang touchera 390 francs par heure de garde à la caserne de La Foa par exemple, quand son homologue stationné à Bastia recevra 997 francs. Parce que le SIVM Sud a choisi de payer ses volontaires au maximum prévu dans les statuts.

La caserne de Houaïlou

La volonté des élus

Ça n’est pas le cas dans toutes les communes du Caillou. Récemment, en avril 2023, le conseil municipal de Voh a fait évoluer ses grilles tarifaires, qui dataient de 2010. Si les indemnités des officiers ne bougent pas, celles des sous-officiers et des hommes du rang évoluent légèrement. Mais on est encore loin des maximums indiqués dans les statuts de 2005. Pour qu’un sous-officier l’obtienne, il doit atteindre le dernier grade, celui d’adjudant-chef. Ainsi, un deuxième classe touche 253 francs de l’heure en garde de 24 ou 48 heures (SMG à 976,52 francs x 0,26 = 253,89 francs).

Le taux de vacation horaire à Voh avant délibération :

Les vacations horaires des sapeurs pompiers de la commune de Voh avant leur évolution (1/2)

Les vacations horaires des sapeurs pompiers de la commune de Voh avant leur évolution (2/2)

Et après le conseil municipal d'avril 2023 :

Le chef de centre de Voh, Païno Goulou, a insisté pour que les indemnités évoluent. "Il n’y a pas de motivation à être pompier parce que la sécurité de l’emploi n’est pas au rendez-vous. Ils ne tiennent pas parce qu’ils font beaucoup d’heures pour gagner peu. Les jeunes préfèrent travailler à la mine." Il est le seul professionnel, et dispose de six volontaires qui composent deux équipes. En prévision de la saison des feux, "on va faire avec les moyens du bord, et demander l’appui de la sécurité civile."

Il est question de conventions entre les casernes de Voh, Koné et celles du SIVM Nord. "On s’est réunis avec les autres chefs de centre du Nord l’an dernier, parce qu’on a tous les même soucis, confirme Païno Goulou. Il faut que nos élus nous soutiennent." Est-il parfois découragé ? "C’est un métier que j’aime, et ceux qui sont restés, il faut les encourager. Il faudrait des contrats de contractuels, pour arriver à un effectif de douze."

A la caserne de Lifou

Un plan de fidélisation calédonien

"Après la Covid, on est en difficulté pour recruter des volontaires au sein de la direction des services d’incendie et de secours de Nouméa, comme l’ensemble des corps du territoire, explique le commandant Géraldine Bourgoin, directrice des pompiers de Nouméa. Il faut qu’on applique ici les mêmes mesures que le plan de fidélisation du volontariat fait dans l’Hexagone. Nous sommes nous aussi confrontés aux feux et on fait face à de nouveaux risques : les pandémies, les requins…"

On a 15 à 20 ans de retard sur l’Hexagone, sur les indemnités horaires, l’évolution des grades, de la carrière… Donc tout ça n’attire pas. On est sur des statuts qui vont bientôt avoir 20 ans, qui sont complètement dépassés. Il faut dépoussiérer tout ça.

Géraldine Bourgoin, directrice des pompiers de Nouméa

Des volontaires qui doivent être prêts à intervenir

A Nouméa, le potentiel opérationnel journalier (POJ) est de 25 sapeurs-pompiers pour les trois centres de secours (la caserne Lucien-Parent au centre-ville, celle de Normandie et le Centre de traitement de l'alerte partagé avec Païta). La moitié sont des volontaires. "Certains jours, on jongle, ça demande pas mal d’anticipation au niveau du planning, et avec la crise du volontariat, ça devient difficile, avoue Géraldine Bourgoin. On demande aux volontaires un contrat minimum de 48 heures de garde par mois : cela permet de maintenir les compétences. A chaque fois qu’ils sont de garde, au-delà des interventions, on fait des manœuvres, des exercices. Autant pour maintenir les conditions physiques, que pour répéter nos gestes de secourisme, de lutte contre l’incendie..."

On n’a pas assez de volontaires pour épauler les professionnels, il ne faut pas se voiler la face. On va avoir une saison des feux, d’après ce que dit Météo NC, très difficile. Je pense que ça risque d’être une année très compliquée.

Mauro Pizzolitto, président de l’Union des pompiers calédoniens

Les volontaires ne peuvent faire plus que 240 heures par mois. A Nouméa, leurs repas sont pris en charge, comme ceux des professionnels : cela coûte 25 millions par an. Mais ça n’est pas le cas partout. Dans les casernes de Boulouparis et La Foa qui dépendent du SIVM Sud, seul le déjeuner est livré, par exemple.

Dans certaines communes, les seuls pompiers se trouvent à l'aérodrome, comme ici à Belep.

L'exemple de l'Hexagone

Parmi les pistes nationales choisies pour rendre cet engagement citoyen plus attractif, il y a les conventions employeur, qui permettent aux entreprises de bénéficier de réductions sur les assurances. Ainsi, le salarié peut se former sur son temps de travail, et n’est pas obligé de le faire sur ses congés. Les vacations horaires ont été revalorisées de manière importante. La prestation de fidélisation et de reconnaissance à la retraite est maintenant accessible dès 15 ans d’ancienneté.

"Il faut y venir en Nouvelle-Calédonie, pour Géraldine Bourgoin, sinon on va avoir des difficultés. Il faut aussi qu’on travaille à la féminisation de nos effectifs. Que l’on propose l’engagement différencié, qui permet de spécialiser nos pompiers sur des missions précises. Et qu’on communique sur le fait qu’un bon pompier, ça n’est pas seulement un sportif, c’est aussi une tête bien remplie."

La durée de vie opérationnelle d’un sapeur-pompier volontaire dans l’Hexagone est de cinq ans et en Nouvelle-Calédonie, c’est plutôt trois ou quatre ans. "L’évolution des textes dans l’Hexagone a permis à des pompiers volontaires justifiant d’un certain nombre d’années d’ancienneté d’être exonérés de concours, d’être recrutés sur dossier", précise Alexandre Rossignol, officier de communication à la sécurité civile.

"Pas à l'ordre du jour politiquement"

"On demande une évolution des statuts, mais politiquement parlant, ça n’est pas à l’ordre du jour, déplore Mauro Pizzolitto, le président de l’Union des pompiers calédoniens. Le système fait que les communes font ce qu’elles veulent sur les grades, les indemnités horaires, les repas…"

Je connais une femme qui est pompier volontaire à Thio depuis 16 ans. Quand elle va arrêter, elle touchera quoi ? Rien. Parce qu’elle ne cotise pas.

Mauro Pizzolitto, président de l’Union des pompiers calédoniens

Pourquoi n’arrive-t-on pas à fidéliser les volontaires ? "En faisant dix à douze gardes par mois (de 24 heures), ils touchent 80 000 francs en moyenne. Donc ils se forment, ils comprennent qu’avec ça, ils ne peuvent pas vivre, ils cherchent un travail et malheureusement, ils n’ont plus le temps d’être pompier volontaire", décrit Mauro Pizzolitto.

La caserne de Dumbéa

Un budget "colossal"

Le SIVM sud est compétent sur cinq communes en matière d’incendie et de secours, avec deux casernes à Boulouparis et La Foa. Son directeur, Brice Régent, constate qu’il y a "de moins en moins de volontaires malgré de gros efforts pour lancer des campagnes et former les gens". Le budget est "colossal" pour l’intercommunalité : plus de 200 millions par an pour le fonctionnement du service. Dont 163 millions de coût de personnel en 2022.

"Dans l’Hexagone, ce sont les taxes sur les produits d’assurance qui financent les services départementaux d’incendie et de secours. Ça n’existe pas ici, regrette Brice Régent. Les communes, qu’elles décident ou pas d’y aller avec une réponse opérationnelle aux secours à personne, protection des biens et de l’environnement, elles n’auront pas plus d’argent de qui que ce soit."

On a voulu récupérer une compétence de sécurité civile, mais quels moyens on est en mesure de donner aux communes, aujourd’hui, pour apporter concrètement aux gens une réponse de proximité au quotidien, sans créer un service surdimensionné ?

Brice Régent, directeur du SIVM sud

"On ne cueille pas les fruits"

Selon le SIVM sud, l’effectif théorique est de 80 soldats du feu volontaires. Mais ils seraient 47 selon les derniers chiffres de la sécurité civile (plus 12 professionnels qui font parfois des heures de volontariat). "On n’arrive pas à les fidéliser, se désole Sandy Oedin, chef de corps intercommunal du SIVM sud. Ils perdent leur amour du métier très rapidement. On les forme, ils reviennent avec les diplômes, postulent un peu partout avec des CV plus garnis, ils prennent de l’assurance et nous abandonnent. On fait tout le travail et on ne cueille pas les fruits."

Ici, le POJ est de vingt personnes : dix à La Foa, dix à Boulouparis. Il y a des jours où ils ne sont que deux volontaires par caserne, où l’une des équipes va prêter main forte à l’autre en cas d’accident ou d’incendie. "La force d’un service intercommunal, c’est de déployer les moyens d’une caserne sur l’autre", détaille Brice Régent. "Lorsqu’il y a moins de personnel à la garde, on baisse nos prestations, ajoute Sandy Oedin. Et en cas de besoin, on appelle la DSCGR, la Direction de la sécurité civile et de la gestion des risques."

Ce qu’il faut valoriser, c’est l’engagement du citoyen en tant que sapeur-pompier volontaire. On a encore beaucoup d’efforts à faire. Sur la part de rémunération, elle est indexée sur le SMG. Là où on peut vraiment gagner, c’est dans la reconnaissance de l’individu dans la société.

Brice Régent, directeur du SIVM sud

La gratuité sur le réseau Raï, au cinéma et à la piscine de la commune, sur le ramassage des poubelles, prioriser l’attribution d’un logement social : des pistes sont évoquées par les responsables du SIVM sud. Une caserne neuve sortira bientôt de terre à Boulouparis, celle de La Foa est en train d'être agrandie pour offrir un meilleur cadre de vie et de travail.

L'actuelle caserne de Boulouparis, qui sera bientôt remplacée par une autre à l'entrée Sud de la commune.

"Couverture sociale complète"

A Yaté, il existe un service de gamelle journalier dont bénéficient les pompiers en période scolaire. Le chef de corps, Gilbert Cejo, voudrait qu’il soit étendu à tous les repas, tous les jours. Ça éviterait à ses équipes de devoir faire les courses et cuisiner.

Avec quinze volontaires, cela permet de tourner en deux équipes. 48 heures pour l’une, puis 48 heures pour l’autre, et à nouveau 72 heures du vendredi au lundi matin pour la première. "On essaye de recruter pour passer à trois groupes et faire 24 heures de travail, 48 heures de pause, ce qui est l’idéal." La mine attire, ici aussi. "Les jeunes vont là où c’est mieux payé, c’est naturel. Il faut augmenter leurs indemnités, c’est le meilleur moyen. Avancer aussi pour leur permettre d’avoir une couverture sociale complète, et de cotiser pour la retraite, demande Gilbert Cejo. Il faut réformer les statuts."

On est favorable à tout ce qui est évolution du statut, sauf au risque de trop pénaliser les finances communales.

Régis Roustan, maire de Farino et président du SIVM Sud

"On a appris à travailler avec le minimum"

Dans certaines communes, il n’y a qu’une personne de permanence, joignable sur un bip. A Ponérihouen, le chef de centre David Pouyé peut compter sur onze volontaires. Il est l'unique professionnel de la caserne. "J’ai commencé seul ici en 2012. On a appris à travailler avec le minimum. On a formé beaucoup de volontaires, au moins une vingtaine. Les jeunes qui découvrent ce métier aimeraient bien rester, mais les statuts les découragent."

Il y a ceux qui ont un travail, et ceux qui ne font que ça. "Mon rêve, c’est que ces pompiers qui travaillent comme des pros soient reconnus, confie David Pouyé. Je suis sûr que si le statut change, ils vont rester plus longtemps. Parce que quand ils trouvent du travail, ils partent, et je suis obligé de recommencer à zéro à chaque fois."

On n’a pas de saison de feu ici, ça a commencé dès le début de l’année : on a fait une trentaine d’interventions, déjà.

David Pouyé, pompier, chef de centre à Ponérihouen

Engin du SIVM nord

"On utilise les volontaires"

Selon l’UPC, l’Union des pompiers calédoniens, on compte 650 pompiers volontaires sur le territoire. "Mais combien sont actifs ?, s’interroge le président, Mauro Pizzolitto. Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’on risque d’avoir des pompiers qui vont mourir au feu. C’est pas le tout d’avoir du matériel, des êtres humains en caserne, il faut travailler et s’entraîner. Ça va vite, l’accident."

Suite au séminaire organisé par l’UPC en 2022, les cinq syndicats qui défendent les intérêts des pompiers calédoniens ont commencé à travailler ensemble. Mais ils apparaissent divisés, aujourd’hui. "J’ai demandé une réunion au gouvernement il y a quatre mois, retrace Mauro Pizzolitto. Aujourd’hui, on utilise les volontaires. On se dirige vers ce qui s’est passé dans l’Hexagone : une révolte. Est-ce que le gouvernement a les finances pour prendre en charge tous les pompiers de Calédonie ?"

Réformer les statuts, je pense que ça n’est pas dans les priorités de la Calédonie, ça ne l’était pas déjà pour la mandature précédente. J’espère qu’ils viendront nous voir avant qu’il arrive une catastrophe.

Mauro Pizzolitto, président de l’Union des pompiers calédoniens

Qui doit financer la force de sécurité civile de proximité ?

La question revient au fil des entretiens. Faut-il regrouper la corporation ? Passer à un système provincial, ou territorial comme dans l’Hexagone ? Le système communal arrive à saturation. En 2006, on avait créé l’EPIS, l’établissement public d’incendie et de secours.

"Il n’a jamais vu le jour, pour des raisons financières et politiques, se rappelle Alexandre Rossignol, officier de communication à la sécurité civile. Il était question d’un cofinancement entre l’Etat, les provinces… Cela aurait permis surtout d’uniformiser le traitement des sapeurs-pompiers sur le territoire et les problèmes de ressources humaines. Ça ne s’est pas fait et aujourd’hui, on arrive, en 2023, au point de rupture."

Le montant des indemnités des sapeurs-pompiers est différent d'une commune à l'autre, ce qui peut créer des clivages et une inégalité de traitement pour les mêmes missions.

Alexandre Rossignol, officier de communication à la sécurité civile

Le centre de secours de Poindimié, image d'illustration.

"On n’est pas tous égaux devant la chaine des secours"

"La refonte statutaire, c’est une volonté, c’est une priorité de la Nouvelle-Calédonie, affirme Alexandre Rossignol. On devait commencer les travaux avant le Covid, les compteurs étaient tous verts. Après, ça n’est pas si simple que ça. Pour pouvoir lancer ce dispositif il faut avoir un accord technique et politique. Il faut inscrire cette réforme auprès de la direction des ressources humaines du gouvernement, ce qui n’a pas pu se faire en 2022."

Il va falloir tout réécrire. La partie délibération sur les règles d’engagement des pompiers volontaires, c’est la colonne vertébrale. Puis viendront les arrêtés sur les règles de recrutement, d’avancement, les vacations, les tenues, la formation… L'ensemble de la coopération attend avec impatience le démarrage des travaux de refonte des filières, car ça va être un long chemin.

Alexandre Rossignol, officier de communication à la sécurité civile

Est ce qu’il ne faudrait pas arriver à une entité qui coordonnera l’ensemble des opérations ? "Il faut qu’on travaille tous ensemble et qu’on réfléchisse à une organisation des secours qui vise à mieux couvrir les Calédoniens, à mieux les protéger, estime Alexandre Rossignol. Parce qu’on n’est pas tous égaux devant la chaine des secours. Et notre ambition, c’est qu’on le soit."

En 2005, le feu de La Coulée avait duré trois semaines. Il a eu des effets : la création de l'école des pompiers, des statuts et l'arrêté sur les vacations. "Il faut qu'on anticipe en Nouvelle-Calédonie, qu'on n'attende pas la catastrophe", conclut Alexandre Rossignol.

Le centre de secours mondorien est situé à La Coulée.