Des chercheurs espèrent prouver que des cheveux datant du XVIIIe siècle sont ceux des révoltés de la Bounty et de leurs femmes tahitiennes. Pour cela, ils vont utiliser la même méthode que celle qui a permis d'identifier le squelette de Richard III : des tests ADN et l'aide de la généalogie.
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C'est dans une vieille boîte à tabac que ces nattes de cheveux sont conservées depuis plus d'un siècle. Herbert Ford, le directeur du Centre de recherche sur les îles Pitcairn, en Californie, explique comment ils les ont obtenues :
« Ces nattes de cheveux ont été offertes au Centre de recherche sur les îles Pitcairn par la veuve d'un collectionneur anglais, qui a remporté ce lot aux enchères en 2000, à Londres. Sa femme en a fait don il y a environ deux ans. Depuis, on a évidemment cherché à découvrir la vérité sur ces nattes de cheveux et ça nous a poussé à demander l'aide du King's College de Londres. »
Cette université aide souvent la police à analyser des brins de cheveux.
Les scientifiques pensent que les nattes de cheveux appartiennent à sept des neuf marins de la Bounty, qui se sont soulevés contre leur capitaine, William Bligh, et l'ont forcé à quitter le navire, en 1789. L'une des nattes retrouvées appartiendrait au chef des mutins, Fletcher Christian. Il y aurait aussi des cheveux de trois de leurs femmes tahitiennes.
Herbert Ford nous précise d'où viennent ces informations :
« On a un document écrit, qui dit que Sarah, qui était la fille de l'un des mutins, William McCoy, est celle qui a recueilli ces nattes de cheveux. »
Ces cheveux vont donc être analysés, des tests ADN seront effectués à partir du mois prochain. Et si l'ADN est trop dégradé, les chercheurs se tourneront vers la généalogie et tenteront d'identifier des descendants. Ils ont d'ailleurs lancé un appel sur Facebook pour retrouver la trace des mères des mutins et de leurs descendantes.
Cette étude pourrait permettre d'avoir la preuve de l'existence des révoltés de la Bounty. À Pitcairn, il n'y a qu'une seule tombe de mutin, John Adams. On ne sait pas où les huit autres ont été enterrés.