Ils avaient fait une centaine de morts et des milliers de sans-abri, détruisant près de 800 hectares et anéantissant la ville touristique de Lahaine. Les incendies qui avaient ravagé en 2023 l'île de Maui, à Hawaï, seraient liés à des négligences d'après un rapport officiel publié vendredi 13 septembre.
"Cette dévastation ne peut être attribuée à une organisation, un individu, une action ou un événement en particulier", a indiqué Steve Kerber, de l'Institut de recherche pour la prévention des incendies, une agence indépendante mandatée par l'Etat d'Hawaï. "Les conditions à l'origine de cette tragédie existaient depuis des années", a-t-il ajouté.
Des normes obsolètes
Le rapport conclut que les autorités locales, les entreprises et la population n'étaient pas conscientes des risques et ont ignoré les possibles mises en garde, liées notamment aux vents violents, propices à la progression du feu.
La compagnie Hawaii Electric avait été accusée de négligence après ne pas avoir coupé le courant alors que des vents violents étaient prévus. Le rapport estime aussi que les normes en vigueur s'avéraient obsolètes depuis plusieurs décennies. La réponse des services d'urgence n'aurait quant à elle pas suffisamment été coordonnée après le début du feu.
Un manque de communication
La gestion par le comté de Maui, "une structure de commandement en silos", aurait elle aussi "contribué à un manque de communication au public et entre agences", poursuit le rapport. Le gouverneur d'Hawaï avait annoncé début août un accord à l'amiable avec les personnes affectées, qui toucheront environ quatre milliards de dollars pour ne pas intenter de procès.
Le montant sera versé par l'état d'Hawaï, des institutions et des entreprises établies localement. Le coût total de cette catastrophe, lui, devrait s'élever à plus de 12 milliards de dollars, selon le gouverneur Josh Green.
L'objectif du rapport, demandé par la procureure de l'état Anne Lopez, consiste à mieux préparer Hawaï, avec une centaine de recommandations. "Le risque est réel et le changement climatique ne fera qu'empirer les choses", a-t-elle averti vendredi, ajoutant que plus de 1500 départs de feu ont nécessité une intervention depuis les incendies d'août 2023.