Devant Manuel Valls, le sénat coutumier réitère son souhait d’être mieux pris en compte dans les institutions calédoniennes

Des représentants des autorités coutumières ont été reçus par Manuel Valls le 1er mars.
Une délégation de sénateurs et conseillers coutumiers a été reçue par Manuel Valls, ce samedi 1er mars, en fin de matinée. Des propositions ont été remises au ministre des Outre-mer.

Au niveau constitutionnel, comment élever le statut du sénat coutumier à un niveau plus haut pour qu’il soit mieux pris en compte ?” Que sa voix, aujourd’hui consultative devienne décisionnelle ? La question a été au centre des échanges entre les autorités coutumières calédoniennes et Manuel Valls, ce samedi 1er mars, au haut-commissariat.  

Le sénat coutumier doit être consulté par les collectivités territoriales sur les questions relatives à l’identité kanak, notamment en matière d’état civil coutumier et de terres coutumières. Mais depuis des années, ses représentants demandent une évolution du statut. La sortie de l’Accord de Nouméa ouvre une perspective. “L’idée de créer une chambre parlementaire va être analysée sur le plan juridique, c’est déjà en chantier”, assure le président du sénat coutumier, Mahe Gowe. “On espère que ce nouveau schéma pourra être pris en compte dans les nouveaux accords, si nouveaux accords il y a. 

“Une écoute attentive” 

Lors de la rencontre de 45 minutes avec Manuel Valls, les sénateurs et conseillers coutumiers lui ont remis d’autres propositions d’actions, fruit de trente ans de réflexion, explique Mahe Gowe. “L’idée est de partir des propositions et de discuter des moyens de les faire aboutir.” Parmi elles, la possibilité de donner un statut de collectivité aux chefferies, d’intégrer l’enseignement des langues kanak, de repenser les liens entre droit coutumier et droit pénal, des thèmes sur lesquels travaille un groupe de recherche constitué de scientifiques calédoniens depuis début février.  

Auprès de Manuel Valls, les sénateurs ont trouvé “une écoute attentive, on est très confiant sur l’avenir, en tout cas sur les affaires internes, les préoccupations des Kanak”. Mahe Gowe l’assure : "un groupe de travail et de suivi va être constitué, avec une représentation coutumière et une représentation de l’État”, composée de conseillers pour la partie technique.