Il fait le buzz sur les réseaux sociaux : un texte attribué à l'UC-FLNKS, qui évoque les modalités de discussions bilatérales entre les indépendantistes et l'Etat. La classe politique de Nouvelle-Calédonie est mal à l'aise avec ce document qui n'aurait pas dû être diffusé.
Erik Dufour et Nicolas Fasquel, avec F.T.•
Le texte a été dévoilé mercredi par le blog Calédosphère. Il est intitulé «Document de travail Comex - Bilatérales Etat-UC FLNKS - Projet de document d'orientation». Et il rassemble plusieurs pages dans lesquelles certaines orientations indépendantistes sont évoquées en cas de victoire du Oui au référendum du 4 octobre.
«La Comex est une structure rattachée au bureau de l'Union calédonienne pour nourrir la réflexion dans la mise en œuvre de ses motions. Mais ce document n'a jamais été traité en commission exécutive. C'est resté dans les propositions des militants», répond le secrétaire général de l'UC, Pierre-Chanel Tutugoro.
Signature
«Tous les documents officiels qui servent de base de travail ou de réflexion dans les structures de l'Union calédonienne ont la signature du secrétaire général. Ce document n'a jamais été signé par le secrétaire général», renchérit l'élu. «On ne sait pas comment c'est arrivé là, mais ça n'a jamais été traité dans les instances du parti.»
«C’est un document qui montre que l’Union calédonienne est dans une forme d’impasse idéologique. Quel que soit le résultat, ils considèrent qu’il n’y a que le FLNKS qui peut discuter avec l’Etat. Qu’on ne peut pas faire autrement que d'aller à l’indépendance», dénonce au contraire l'Avenir en confiance par la voix de Philippe Blaise.
«Pas de vrai projet»
«On se demande ce qu’ils feront le lendemain du 4 octobre, quand le Non l’aura emporté. Deuxième constat : on se rend bien compte que l’Union calédonienne n’a aucune idée de comment elle peut gérer l’indépendance sans l’aide de la France», martèle l'élu loyaliste. «Ce qui montre qu’il n’y a pas de vrai projet indépendantiste, d'un point de vue économique et social.»
«Décalage extraordinaire»
Et d'évoquer «un décalage extraordinaire entre ce qui est dit à l’extérieur, auprès des Calédoniens, pour essayer de les rassurer sur le projet d'indépendance - on parle de pluriculturalisme, d’ouverture à tous - alors que ce document, qui est la feuille de route de l’UC, est un document des années quatre-vingts», déclare Philippe Blaise. «Pas du tout en phase avec les trente ans qu’on vient de vivre, le destin commun, l'Accord de Nouméa et la reconnaissance de toutes les communautés.»