Don d'organes : "c'est très important que chacun se soit positionné"

Le don du rein. Image d'illustration.
Sensibiliser et informer les Calédoniens sur la greffe de rein. C'était l'objectif du Médipole qui organisait, ce jeudi 22 juin 2023, un évènement dans son hall, à l’occasion de la Journée nationale du don d’organes. Sur le Caillou, 130 personnes attendent une greffe.

Elle s'en souvient comme si c'était hier. Et pourtant cela fait maintenant 18 ans que Christine Rakotoarivelo a pu bénéficier d'un nouveau rein. "Je n’aurais jamais assez de ma vie pour remercier ce don inestimable, confie-t-elle. Je pense tous les jours à mon donneur, à sa famille. Je dois être reconnaissante."

Un nouveau départ, une seconde chance à laquelle aspirent 130 personnes sur le Caillou, toutes sur liste d'attente. Depuis 2019, les greffes de rein sont réalisées localement mais les donneurs sont encore trop peu nombreux. D'après le docteur Mathieu Série, vice-président de la commission médicale d'établissement du CHT, cela est dû à un manque de communication.  

 "Le bonheur de sauver d'autres vies"


"On n’en parle pas assez, constate-t-il. C’est très important que chacun se soit positionné dessus et ait dit ce qu’il pensait du don d’organes. Si jamais
on se retrouve dans une situation où on doit donner ses organes, [il faut que] les choses soient claires pour les proches qui vont transcrire la parole de la personne souvent en état de mort encéphalique. Et qui ne peut donc pas s’exprimer."

Si la personne en état de mort cérébrale n'a pas mis par écrit sa décision, c'est en effet à sa famille de choisir. Dans le doute, beaucoup refusent le don d'organes.
Une tendance que Sosefo Tauhola espère voir changer dans les prochaines années. Dans l'attente d'une greffe, ce trentenaire passe trois jours par semaine en dialyse. "Sur notre territoire, il y a le côté tabou pour les familles, estime Sosefo Tauhola. Il faut que ces gens comprennent que, certes, il y a la douleur de perdre quelqu’un de leur famille, mais derrière il y a le bonheur de sauver d’autres vies."

20 Calédoniens ont pu en bénéficier


L'année dernière, 20 Calédoniens ont pu bénéficier d'une greffe de rein. Douze d'entre eux ont été transplantés sur le Caillou.
"Aujourd’hui, on fait uniquement du prélèvement et de la greffe de rein, explique le Dr Mathieu Série. D’abord parce que l’insuffisance rénale est une pathologie extrêmement fréquente en Nouvelle-Calédonie. La technicité des autres greffes est encore plus grande que la greffe rénale. On ne les fait pas sur le territoire."