Face aux dégâts "colossaux" (c'est le terme employé par Emmanuel Macron hier), l'Etat se mobilise pour apporter des réponses d'urgence au monde économique calédonien, qui est aujourd'hui durement frappé.
Le chef de l'Etat a reçu hier à deux reprises les responsables économiques du territoire pour évoquer la reconstruction et les mesures d'urgence qui sont nécessaires pour les entreprises et le pays. Voici le détail des mesures annoncées, dont le suivi doit être assurée par la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guevenoux, qui est, elle, restée sur le Caillou.
Une mission interministérielle chargée de la reconstruction, a été mise en place. Elle "sera déployée dans les prochains jours et sera pilotée par Anthony Requin, haut fonctionnaire du ministère de l’Économie et des Finances".
Cette mission "aura notamment la responsabilité de :
- chiffrer les dégâts
- décliner les modalités opérationnelles de mise en place des mesures d’urgence
- proposer, en discussion avec toutes les parties prenantes, la gouvernance et les pistes pour la reconstruction et la diversification de l’économie."
Mesures d’urgence
Pour répondre à l’urgence de la situation, "l’État déploiera un ensemble de mesures visant à soulager la trésorerie des entreprises et à aider au paiement des salaires et des coûts fixes des entreprises touchées.
Pour ce faire et apporter une aide financière aux entreprises, un fonds de solidarité sera notamment créé."
Aide aux collectivités
L’État accompagnera également les collectivités locales, qui ont la compétence en matière économique en Nouvelle-Calédonie, "pour la mise en œuvre de dispositifs d’activité partielle et d’exonération de charges en veillant à une juste répartition des efforts entre l’Etat et les collectivités.
Les modalités de mise en œuvre de ses instruments de soutien feront l’objet de travaux par la mission sur place et les services des ministères compétents. Elles seront détaillées prochainement", précise le communiqué du ministère des Outre-mer.
Secteur des banques et assurances
"Afin de couvrir au mieux les sinistrés des violences des derniers jours, les assureurs et les banques se sont par ailleurs engagés, lors d’une réunion qui s’est tenue le 22 mai avec Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, à une mobilisation exceptionnelle.
La durée de déclaration des sinistres, normalement de cinq jours, sera portée à 30 jours, afin que tous les sinistres puissent être déclarés aux assureurs.
Dès les sinistres déclarés, la profession s’engage à verser des acomptes sur indemnisation dans les meilleurs délais.
Les assureurs s’engagent aussi à apporter le plus grand soutien aux PME et TPE touchées par des sinistres en appliquant avec la plus grande bienveillance leurs contrats.
Enfin, les assureurs faciliteront la mise en œuvre des expertises, en développant autant que possible les télé-expertises et en envoyant de métropole un contingent d’experts dans les prochains jours.
En parallèle, les banques s’engagent à soutenir la trésorerie et l’investissement des TPE et PME néo-calédoniennes.
Les TPE et PME en tension de trésorerie pourront obtenir de manière amiable un report jusqu’à trois mois de leurs échéances de remboursements de prêts bancaire ou une facilité de caisse en l’attente du versement de leur indemnité d’assurance.
Enfin, l’État lancera, en lien avec les banques de Nouvelle-Calédonie et l’Agence française de Développement (AFD), un prêt garanti pour la reconstruction à destination des entreprises néo-calédoniennes."
Bâtiments de l’État et des collectivités
"Des mesures d’exception seront prises pour permettre la reconstruction de ces bâtiments dans les meilleurs délais. Une attention et un soutien tout particuliers seront apportés aux écoles détruites ou endommagées."