La composante de stabilisation. Une expression bien obscure, mais elle est pourtant le nœud du problème pour la société Enercal. Concrètement, il s’agit d’une mesure financière prise par le gouvernement depuis 2008, pour financer le gel des tarifs de l’électricité. Autrement dit : le tarif que paye le consommateur final, ne couvre pas le coût total de la production d’électricité.
Les déficits s'accumulent
Un déséquilibre engendré par le gouvernement qui doit en temps normal, reverser la différence directement à Enercal. Problème, l’argent n’a pas été versé depuis 2013. Enercal, qui joue le rôle de banquier doit alors avancer cet argent. Résultat : les déficits s’accumulent chaque année.
Et la situation n’est pas prête de s’arranger si rien n’est fait. Ce déficit pourrait atteindre rapidement les 10 milliards de francs CFP. "La problématique d’un système régulé uniquement par le gouvernement, c’est la problématique politique. Parce que, chacun se renvoie la patate chaude quand il faut réviser les coûts du système et réviser les tarifs", regrette Guy Olivier Cuenot, ancien président du conseil d’administration d’Enercal.
Enercal ITW Guy-Olivier Cuenot
L'une des solutions, pourrait être la mise en place d'une instance indépendante de régulation assure l'ancien président du conseil d'administration. "Lorsqu’on agréé une nouvelle centrale solaire ou autre, de production sur le système énergétique calédonien, il y a donc une mise en concurrence et un choix qui est fait par le gouvernement. Là, c’est important d’avoir un oeil extérieur, qui permet de prendre la décision en fonction de l’intérêt du système lui-même. Pour éviter certaines surenchères et un certain surcoût, pas évident à gérer si on le fait uniquement d’un oeil politique", poursuit l’ancien président du conseil d’administration.
Des pistes à l'étude
Alors que faire ? Plusieurs pistes sont à l’étude. La solution la plus simple serait que la Calédonie verse ce qu’elle doit à Enercal. Une très grosse enveloppe pour le gouvernement. Autre piste : une hausse des prix, qui serait un coup dur pour l’économie déjà fragilisée.
Une hausse des tarifs qu’il faut à tout prix éviter selon Laurent Chatenay, le nouveau président du conseil d’administration d’Enercal. "Nous allons faire en sorte de prendre les décisions qu’il faut, pour rééquilibrer les choses. Nous sommes en train de travailler sur plusieurs pistes. La plus évidente, c’est d’augmenter les prix, mais évidemment dans le contexte actuel on va tout faire pour ne pas être acculés à cette décision. Pour résoudre la problématique, on va essayer de ne pas avoir recours à cette solution en priorité en tout cas".
Enercal ITW Laurent Chatenay
Le point avec Bernard Lassauce :