Des espoirs du rugby Calédonien en Métropole

Ils sont six jeunes issus du pôle espoir de rugby de Nouméa, à s’imprégner du professionnalisme et des entraînements de haut niveau, entre Pau et Aix-en-Provence. Reportage d’Eric Cintas et Jean-Yves Pautrat.
Rugbymen, ils le sont sans aucun doute. Six Calédoniens qui font figure d'aventuriers et non pas de rêveurs. Le très chic CREPS Provence-Alpes-Côte d’Azur a souvent formé l’élite du sport. Au sein de l’établissement, les joueurs sélectionnés par Laurent Villi, directeur du pôle espoir de Nouvelle-Calédonie, sont en pleine découverte de deux structures professionnelles : celle de Pau et d’Aix-en-Provence.
 

« C’est un monde complètement différent. Au-delà de ça, il faut qu’ils deviennent des joueurs de très haut niveau, donc il y a deux paramètres à mettre en place : la compétitivité et la vie sociale. Afin qu’ils aient des repères communs et qu’ils apprennent de l’autre », Laurent Villi, directeur du pôle espoir de rugby de Nouvelle-Calédonie.

 

Valeurs


Tous ont été formés dans cinq clubs différents entre le territoire et Wallis et Futuna. À Aix-en-Provence, les cagous ne sont pas passés inaperçu vis à vis des dirigeants. « Dès qu’ils arrivent à faire des entraînements avec nous, on s’aperçoit tout de suite qu’ils ont des facultés techniques et physiques au-dessus de la moyenne. Surtout, ce sont des joueurs avec beaucoup de valeurs humaines, qui partagent sur le terrain », témoigne de son côté Walter Argoud, entraîneur à l’académie fédérale d’Aix-en-Provence. 

Ces valeurs, ce sont d’abord la force de leurs traditions, comme la coutume Calédonienne, mais aussi le travail et la passion qui les ont portés jusqu’en France. Des rêves en bleu, Mathieu, Brent, William, Bradley, Yvanic ou Luc en ont plein la tête. « J’ai d’abord commencé par le handball et ensuite le rugby. En seulement une année, j’ai beaucoup appris, c’est pour ça que je suis là aujourd’hui », déclare Mathieu Uhila, du Rugby club du Mont-Dore.
 

Exigence


Une passion partagée par Brent Liufau du Crec Nouméa.
 

« J’adore ce sport et j’ai envie d’aller loin », Brent Liufau joueur du Crec Nouméa.


Un séjour en Métropole dont le programme est bien chargé, avec quinze jours d’entraînements et de découvertes à Pau, puis quinze jours du côté d'Aix-en-Provence. 

Si les bases ont été posées à Nouméa, dans l’Hexagone, les garçons découvrent de nouvelles notions d’entraînements pour le moins exigeantes. « Ça joue plus vite que nous à Nouméa, ils nous apprennent comment jouer sur les largeurs », explique Brent Liufau. 

De son côté Laurent Villi, ancien professionnel de Montpellier est à la fois guide et papa pour ses petits protégés, mais aussi celui qui a posé la première pierre. « Ma grande fierté c’est de retrouver plus tard un bel homme, un bon citoyen capable de s’insurger et de se rebeller contre une injustice et capable de donner de lui même. C'est ça que l'on appelle un rugbymen », conclut l’ex-professionnel.

Le reportage d'Eric Cintas et Jean-Yves Pautrat d'Outre-mer la 1ère :
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