Les femmes d’Océanie veulent peser dans le débat politique

A un mois du référendum, l'Union des femmes francophones d'Océanie rappelle que la chose politique n’est pas qu’une affaire d’hommes. Quelle que soit l'issue du scrutin, ces femmes tiennent à être une force politique décisive dans la société post-référendaire. 
Depuis sa création en 2011, l’Union des femmes francophone d’Océanie en Nouvelle-Calédonie milite pour une meilleure intégration des femmes dans leurs pays respectifs : Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française et Wallis-et-Futuna et Vanuatu.
A l’approche du deuxième référendum, cette association citoyenne apolitique veut promouvoir sa vision d’une bonne gouvernance. Celle-ci passe par une meilleure intégration des femmes dans les organes décisionnels des institutions publiques. « On voit que la femme n’est pas très représentative » dans les institutions, regrette Sonia Togna, présidente de l’UFFO-NC, citant en exemple le Cese (conseil économique, social et environnemental), le gouvernement qui n'a « que deux femmes sur onze membres » ou encore les assesseurs coutumiers, qui ne recense que 4 femmes sur 52. 
 

92 000 femmes appelées à voter au référendum

Déterminées, les bénévoles de l’UFFO-NC sont issues de différentes sensibilités politiques et catégories socio-professionnelles mais aussi de différentes ethnies et générations.
Quel que soit le projet de société présenté pour ce scrutin, l’association appelle les femmes à prendre conscience de leur « force politique » et de s’en saisir. « Nous les invitons à s’informer et à vérifier que dans chaque projet de société, il existe des outils affectés à leur intégration dans la société », explique Sonia Togna, présidente de l’UFFO-NC. L’association estime à 92 000 le nombre de femmes appelées aux urnes le 4 octobre. 

Les précisions de Sonia Togna, présidente de l’UFFO-NC
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Un bilan critique du rééquilibrage 

Réunies au cours d’un atelier ayant pour thème : « genre et bonne gouvernance », les membres et sympathisantes de la cause du droit des femmes ont notamment mené des réflexions sur les mécanismes de gouvernance en vigueur en Nouvelle-Calédonie depuis la provincialisation des Accords de Matignon à la création du Cese ou du Sénat coutumier issus de l’Accord de Nouméa. 
Et le bilan est critique, affirme la présidente de l’UFFO-NC. « L’action publique est à trois vitesses et cela est inadmissible d’avoir des inégalités selon la province où l’on réside pour accéder aux soins ou pour obtenir une bourse. »
 

Un engagement ferme exigé 

Pour l’UFFO-NC, une réforme structurelle est souhaitée pour appliquer, à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, une politique d’égalité d’accès aux soins, au transport, et à l’éducation.  
Dès la semaine prochaine, les bénévoles de l’association remettront une synthèse de leurs analyses aux groupes politiques engagés dans la campagne référendaire. Pour les adhérentes de l’association citoyenne, les déclarations d'intention ne sont plus d’actualité. Elles demandent un engagement ferme. 
 

Insuffler une nouvelle ère politique 

Dès la semaine prochaine, une synthèse de leurs analyses sera remise aux groupes politiques engagés dans la campagne référendaire. Pour cette association citoyenne, ce deuxième référendum est l’occasion d’insulter une nouvelle ère politique intégrant les femmes aux organes décisionnels, quelle que soit l’issue du scrutin. 

Le reportage de Nadine Goapana et Franck Vergès
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